Pourquoi ai-je l'impression de perdre mes certitudes et ma foi?

je questionne je doute et je lis les questions sur votre site et cela m'aide
quelquefois mais ce qui me dérange est que je n'ai pas l'impression d'avoir
le foi intérieurement c'est-à-dire que je ne me sens pas née de nouveau en jésus
christ dans le sens où le croyant "resplendit de foi",où il vit pleinement sa
foi or j'ai l'impression de perdre toutes mes certitudes sur Dieu et la foi
à force de douter. Qu'en pensez-vous et que me conseillez-vous? Pourquoi douter
autant?
Chère Falbala,
J'ai éprouvé par le passé ce que j'ai l'impression de comprendre en lisant vos
lignes. Je croyais que naître à nouveau Ÿ se produisait un beau jour, par
miracle et garantissait un abonnement définitif au bonheur, à la plénitude et
au rayonnement. Je désespérais que cela ne m'arrivât pas comme je l'avais imaginé,
comme je croyais que cela arrivait à d'autres chrétiens qui m'entouraient. Par
la suite, plusieurs personnes ayant vécu un soudain retournement intérieur,
une expérience d'intimité avec le Christ m'ont confié continuer malgré ce bouleversement,
à ressentir un mélange de convictions et d'hésitations dans leur foi.
Pour ma part, naître de nouveaux Ÿ est un chemin progressif, un chemin de
foi pavée d'incertitudes et de doutes, d'avancées et de retour en arrière. J'ai
renoncé à certaines visions idéalisées de ma jeunesse et j'ai accepté que cela
puisse être un long processus, une évolution d'une vie entière. Aujourd'hui
ma foi est une certitude qui n'exclut jamais un peut-être Ÿ. Une certitude
qui n'est jamais une évidence. Il n'y a pas de foi, là où il y a de l'évidence
et c'est tout le paradoxe de notre cheminement de croyant.
Et pourtant, ces incertitudes tracent de nouvelles voies, me bousculent et me
permettent de naître à de nouvelles rencontres avec moi-même, avec les autres
et avec Dieu! Voilà de manière très résumée comment vos lignes raisonnent en
moi.
En matière de conseil je ne saurais que vous suggérer d'être et de rester particulièrement
bienveillante et indulgente avec vous-même. Il s'agit de ne pas placer la barre
trop haut !
Pour vous en convaincre, parcourez les Écritures et vous verrez combien le doute
est présent depuis le début du premier testament jusqu' à la fin du second testament.
Il nous est rapporté que tant de figures marquantes de l'histoire judéo-chrétienne
ont eu le sentiment, à bien des instants, de perdre leur certitude sur Dieu
à force de douter Ÿ. Jésus lui-même ne s'est-il pas écrié sur la croix : Mon
Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Ÿ
Alors dans vos moments d'incertitudes et de doutes vous pouvez vous joindre
au père de l'enfant malade dans l'Évangile de Marc (Mc 9,24) qui répond à Jésus :
Je crois ! Vient au secours de mon incrédulité. Ÿ
Voici une poignée d'encouragement, car il me semble que ce que vous vivez est
constitutif du cheminement humain partagé par tous !
Je vous souhaite bonne route et confiance...