Participer ?

Participer ?

Rechercher dans 5076 réponses...

Suivez-nous !

Un croyant a-t-il la liberté de mettre fin à ses jours?

06.01.2005 Thème : Éthique: choix, responsabilité, liberté et morale Bookmark and Share
Réponse de : Cédric JUVETCédric JUVET
nce,
cela n'empêche pas la contraception. Dieu est maître de la santé et de la maladie,
cela n'empêche pas la médecine...
Il est très difficile d'apprécier des cas individuels. Voici quelques réflexions:
- On dit Dieu maître de la vie, comme vous le relevez. Il nous en donne la responsabilité
et vous avez raison de souligner que cela n'empêche pas la médecine, la procréation
assistée, la naissance sans douleurs, etc. Et au début de la vie, nous considérons que
c'est tout naturel. Je crois donc qu'il est nécessaire de réfléchir aussi à
la mort digne à l'autre bout de l'existence.
- A moins de croire que Dieu dirige chaque minute de l'existence, la question
de ce qu'est un événement naturel se pose: certaines personnes parlent de méthodes
naturelles de contraception: c'est une contradiction dans les termes! Et en
tous cas une façon de contourner ce qu'on croit: ou Dieu décide de la conception
d'un bébé, et alors aucune méthode n'est possible, soit on admet la responsabilité
humaine dans l'existence, et alors toutes les méthodes qui respectent la dignité
de la femme et de l'homme sont permises.
- Pour ce qui concerne la mort, intervenir dans le processus de la mort relève
à mes yeux de la même responsabilité que pour la contraception, la vaccination
et les interventions dans la vie en général.
- Personne ne peut décider pour un autre être humain ce qui est acceptable ou
non en matière de dignité et de souffrance. Sauf bien entendu dans le cas de
personnes dans l'incapacité de décider.
- Lorsque la vie devient insupportable à cause de la maladie, d'une trop grande
vieillesse, de la perte des capacités essentielles, je crois qu'il est permis
de choisir de mourir.
- Je ne dirais pas tout à fait la même chose du suicide de personne en pleine
santé. Leurs tentatives relèvent la plupart du temps de l'appel au secours,
et rares sont les personnes qui regrettent qu'on les ait sauvées, à condition
qu'on les aide et écoute. Dans ce cas, aider signifie empêcher.
- Je pense sincèrement que notre pays devrait offrir de meilleures possibilités
juridiques pour permettre d'abréger les souffrances de certaines personnes.
Il s'agit bien sûr de protéger la société contre les abus.
- Le problème qui reste est celui des médecins et de leur relation à la mort.
Le serment d'Hippocrate leur fait obligation de lutter pour la vie. Ne devrait-on
pas éduquer les médecins à comprendre: lutter pour la qualité et la dignité
de la vie? Les aider à accepter la mort, non pas comme un échec, mais comme l'issue
inévitable de la vie?
Sans autre prétentions, j'espère vous avoir aidée dans votre réflexion.



Aucun commentaire

  •