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Votre questionProtestantisme-catholicisme: une différence de culture?
Bonjour, si je peux me permettre de m'immiscer dans le débat sur la Cène/eucharistie repris avec un autre "questionneur", j'aimerais beaucoup ajouter que, pour un catholique, je crois, la messe est plus qu'une commémoration, il y a un vrai "sacrifice de toute l'Eglise", comme ils disent. La valeur accordée à la croix (le crucifix, le vendredi saint, la passion, le sacrifice etc.) est tout à fait différente de la manière dont les protestants disons modérés (libéraux?) la perçoivent et l'interprètent. Ce n'est pas le même registre, la même culture, et au fond pas le même sens. Alors faut-il se dépècher de faire des amalgames pour avoir l'air d'être réunis à faire la même chose ? Je ne sais pas...
Réponse de : 
Cédric JUVET
Cédric JUVET
Vous indiquez bien le noeud du problème! La théologie fait fond sur une culture,
comme la culture fait fond sur une théologie. Les deux s'instaurent réciproquement.
Il ne faut donc pas faire d'amalgames qui ne contribueraient qu'à une chose:
diviser encore plus. Je crois au contraire qu'il est bon et juste de cultiver
nos différences. Je sais bien que ce n'est pas "politiquement correct", mais
c'est important.
L'essentiel est de bien comprendre ce qu'on est, fait et croit soi-même (du
mieux possible en tous cas!) Ensuite vient la reconnaissance: j'accepte que
l'autre est différent de moi, qu'il pense et croit autrement. Et je l'aime tel
qu'il/elle est, et je suis enrichi par ce qu'il me fait découvrir dans sa propre
foi et sa propre culture. Etre enrichi signifie aussi être modifié: je ne suis
pas le même protestant qu'autrefois, avant de connaître le plus profondément
possible les catholiques. Je me sens encore plus protestant, peut-être parce qu'être
ceci ou cela implique la rencontre de l'autre dans ce qui nous rassemble et
dans ce qui nous sépare.
On peut tout à fait dire la même chose de la rencontre entre l'Asie et l'Europe,
par exemple.
comme la culture fait fond sur une théologie. Les deux s'instaurent réciproquement.
Il ne faut donc pas faire d'amalgames qui ne contribueraient qu'à une chose:
diviser encore plus. Je crois au contraire qu'il est bon et juste de cultiver
nos différences. Je sais bien que ce n'est pas "politiquement correct", mais
c'est important.
L'essentiel est de bien comprendre ce qu'on est, fait et croit soi-même (du
mieux possible en tous cas!) Ensuite vient la reconnaissance: j'accepte que
l'autre est différent de moi, qu'il pense et croit autrement. Et je l'aime tel
qu'il/elle est, et je suis enrichi par ce qu'il me fait découvrir dans sa propre
foi et sa propre culture. Etre enrichi signifie aussi être modifié: je ne suis
pas le même protestant qu'autrefois, avant de connaître le plus profondément
possible les catholiques. Je me sens encore plus protestant, peut-être parce qu'être
ceci ou cela implique la rencontre de l'autre dans ce qui nous rassemble et
dans ce qui nous sépare.
On peut tout à fait dire la même chose de la rencontre entre l'Asie et l'Europe,
par exemple.