Bonté et toute puissance de Dieu: que dire?

Cher "microbe"
je vois la question et la réponse (à propos: merci pour le mode d'emploi, je
ne le connaissais pas, faute d'en avoir eu besoin jusqu'ici).
Je ne partage pas complètement la vision de J.-D. Kraege -pour lequel j'ai beaucoup
d'estime par ailleurs!
Je crois que la question de la bonté de Dieu se comprend plus facilement si
on cesse de parler de toute-puissance de Dieu. Je crois à son immense puissance,
mais pas à sa toute-puissance. D'une certaine façon, un Dieu parfait ne peut
pas être tout-puissant: il ne serait qu'un démiurge éloigné, indifférent et impassible.
Alors, la bonté de Dieu c'est bien plutôt son amour qui accompagne l'être humain,
même lorsque celui-ci ne peut pas le voir, l'entendre, le sentir ni même le
supporter. Dieu reste présent, silencieux et attentif au signe qu'on lui fera
peut-être. Il écoute même le cri de Job sur son fumier, même ses reproches. Il est
Présence, et non Solution!
Face au malheur (ou au bonheur), seule la personne qui vit ce malheur (ce bonheur)
a le droit de dire ce qu'elle ressent, imagine, construit, entend de Dieu dans
cette situation: lorsqu'il s'agit d'interpréter sa vie et les événements, personne
n'ose se substituer à celui/celle qui vit quelque chose. Certes, en ami-e, en
interlocuteur, on peut dialoguer afin d'aider à l'émergence de l'interprétation.
C'est tout, c'est peu et c'est énorme, comme toute présence humaine.
Dans ce cadre, toute l'intellignece humaine se déploie pour pallier aux malheurs,
aux difficultés, augmenter les joies et les possibles.