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Quels fondements bibliques à la lecture protestante de la Bible ?

TOULOUSE 04.03.2009 Thème : Bible: ce que disent les textes Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege

        Nous ne trouvons effectivement dans la Bible aucune théorie sur son autorité ni sur son examen, c’est-à-dire sur la juste manière de l’interpréter. Il y a certes des textes à partir desquels on a essayé de déduire que la Bible était toute entière inspirée de Dieu (II Tim 3.16). Le problème avec ce texte, c’est qu’il parle de l’Ancien testament puisque le Nouveau n’existait pas encore. Il reflète donc une opinion commune en milieu juif à cette époque (après la destruction du deuxième temple). Par ailleurs ce texte est paradoxalement ambigu ! On peut, en effet, le traduire par : « Toute (l’)Écriture est inspirée de Dieu et est utile pour enseigner, pour réfuter… » ou bien par : « Tout ce qui dans l’Écriture est inspiré est aussi utile pour enseigner, pour réfuter etc. ». S’il fallait une preuve que l’Écriture n’est pas claire, il y aurait en tous les cas ce verset sur lequel certains fondent l’absolue autorité de l’Écriture !

        Au sujet du libre examen, c’est-à-dire de l’interprétation des Écritures indépendamment d’un magistère qui détiendrait la vérité et d’une tradition qui permettrait de connaître la juste interprétation des Écritures, il y a surtout des textes qui montrent les dangers des traditions (exemple : Mc 7.8ss.). Il y a aussi des textes comme le début de l’épître aux Galates où Paul montre qu’il n’a pas été dépendant pour sa prédication des autorités qu’étaient les apôtres de Jérusalem. Il ne les a rencontrés que plusieurs années après avoir commencé à annoncer la bonne nouvelle. Mais, une fois encore, à ma connaissance, nous n’avons aucun texte qui fonde absolument et clairement le libre examen. Pourquoi cela vous ennuie-t-il ? Dostoïevski ne me donne pas dans Crime et Châtiment les principes herméneutiques de la lecture de ce roman pas plus que mon journal ne fonde dans chaque numéro l’autorité de ce qu’il avance (même s’il ferait parfois bien de le faire !)



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