Ne pas vouloir d'enfants, est-ce de l'égoïsme?
J´ai une question quant à la vision protestante de la famille(ou du moins la vision de la majorité des Protestants, car je sais qu´il n´y a jamais vraiment une idée unique protestante). Voila, j´approche lentement, dans quelques années, des 40 ans, et en toute honnêteté je ne sais absolument pas si je veux avoir des enfants, mais je me pose beaucoup de questions à ce sujet... Je suis engagée dans une relation sentimentale sérieuse, et parfois j´envie les femmes ayant des enfants, mais le plus souvent je me dis que la charge d´un enfant serait très lourde pr moi. Ayant beaucoup fréquenté l´église catholique, où le fait de ne pas vouloir d´enfant est assez mal vu, j´ai tendance à penser qu´il faut vouloir des enfants, et que ne pas en vouloir est égoiste. J´aimerais savoir ce qu´en pensent des protestants, et en particulier si un répondant povait me donner son point de vue sur ce sujet, je trouverais cela très intéressant.
Merci pr le superbe travail que vous faites par l´intermédiaire de ce site.
Bonjour,
Vous percevez bien qu'il n'y a pas dans le protestantisme une unique réponse à ce sujet. En effet, la foi protestante renvoie dans ces domaines chacun à sa propre vie, à sa propre histoire, à ces critères éthiques devant Dieu. Nous ne pouvons répondre au niveau des principes, car chaque histoire de vie est différente.
Vous demandez une opinion personnelle, et je peux alors vous la donner, et elle n'engage que moi, qui d'ailleurs n'ai pas d'enfants. Je pense que la vision de la "majorité des protestants", comme du reste de la majorité des personnes dans notre société indépendamment de leur croyance religieuse, serait d'affirmer qu'une relation de couple s'ouvre à l'accueil de l'enfant qui naît de cette relation. Dimension de fécondité, de don de la vie, de partage des responsabilités vis-à-vis d'autrui, de non repliement dans leface à face à deux. Il ne faut en tout cas pas dénigrer ce sentiment et cette attitude!
Mais il n'en est pas moins vrai, que, par choix ou par nécessité, certaines personnes n'ont pas d'enfants. Faudrait-il alors les "exclure"? ou les taxer d'égoïsme? Certains discours et surtout certaines pratiques ecclésiales risquent d'aller dans ce sens. Il me semble que l'Evangile va dans une autre direction moins culpabilisante et plus ouverte sur l'espérance, en nous invitant chacun(e) ayant ou non des enfants à vivre une vie féconde, par l'ouverture à autrui et l'amour, à vivre de la responsabilité à l'égard des plus faibles dans nos engagements quotidiens, à être des personent qui transmettent autour d'elles la vie (même si ce n'est pas biologique!)...