Que signifie «être perdu» ?

        Dans la Bible « être perdu » a parfois à voir avec le jugement (dernier, absolu) de Dieu sur toute vie. Il est alors synonyme d’ « être anéanti » et même de ne plus exister pour Dieu. Mais bien souvent « être perdu » signifie aussi simplement « ne plus être en relation à Dieu » (cf. la brebis, la drachme perdue, le fils perdus et retrouvés de Lc 15). Dans un sens comme dans l’autre, on a subjectivement l’impression d’avoir perdu le lien avec Dieu.

        On rejoint alors le sens trivial d’ « être déboussolé », de « ne plus savoir où l’on (en) est ». La conséquence en est un sentiment de désespoir. « Être perdu » revient donc aussi à « être désespéré ». Or, comme l’a montré le théologien-philosophe danois Søren Kierkegaard, on peut être désespéré soit d’être ce que l’on est, soit de ne pas pouvoir être ce que l’on est, en d’autres termes : de ne plus vouloir être soi ou de ne pas pouvoir être soi. Il n’existe pas de troisième possibilité. Nous sommes donc tous perdus, car désespérés.

        Pour pouvoir retrouver une orientation, donc un sens à notre vie, il faudrait pouvoir retrouver le lien avec Dieu. Mais comme nous sommes perdus, nous ne savons plus où Le chercher. Il faut donc que le berger se mette en quête de sa brebis puisque la brebis ne sait où retrouver son berger. C’est ce qu’il a fait voilà 2000 et quelques années en Jésus de Nazareth.