Dieu a-t-il des émotions ?
Je me demandais, en lisant par exemple le passage sur la malédiction d'Adam et Eve (tu gagneras ton pain à la sueur de ton front etc...), si Dieu a des émotions humaines. Je veux dire, est-ce que Dieu ressent autre chose que de l'amour (ressent-il de la joie, de la peine ?).
Si oui, pourquoi Dieu ressent-il des émotions que nous qualifions de "mauvaises". Par exemple, dans la Bible, Dieu est souvent en colère (il punit les hommes), ou il est qualifié de "vengeur". Dieu n'est-il pas censé n'être qu'amour ? Pourquoi Dieu nous demande t-il de faire abstraction de nos sentiments de vengence, de haine ou de colère alors que lui-meme s'y laisse aller ?
Quelle est exactement la part "d'émotivité" de Dieu ? (je mets bien le mot entre guillemets). Car si Dieu peut hair ou se laisser aller à la colere, n'est-ce pas une preuve de son imperfection ?
Merci d'avance de votre réponse :)
Vous avez raison : il faut être très prudent quand on parle des sentiments de Dieu – y compris de son amour ! En fait les gens de la Bible comme nous-mêmes avons tendance à projeter sur Dieu nos sentiments. Nous imaginons que Dieu réagit exactement comme nous alors que nous n’en savons absolument rien ! Quand Dieu, par exemple, permet que du mal nous atteigne, nous avons l’impression que Dieu est très éloigné de nous. Nous imaginons alors qu’il est en colère à notre égard. Ce n’est là qu’une manière de dire qu’il nous paraît absent ou lointain. Nous projetons sur la personne de Dieu ce que nous devrions dire à propos de notre relation avec Lui.
Les problèmes surgissent quand on essaye de comprendre comment s’articule en Dieu sa colère et son amour ou pire sa prétendue « vengeance » et son amour. Il faut ici se dire que nous ne savons en fait rien de la colère ni même de l’amour « à l’intérieur » de Dieu. Nous ne percevons Dieu que dans la relation que nous entretenons avec Lui. Et nous ne pouvons parler que de ce que nous percevons de cette relation. Dans telle situation, j’ai l’impression que Dieu m’aime, dans telle autre qu’il m’en veut. Je ne peux pourtant pas dire ce que cet « amour » ou ce « m'en vouloir » signifient pour Dieu lui-même, ni comment ils se relient l’un à l’autre.
Il faut donc autant que possible éviter de parler des sentiments de Dieu et se contenter de dire l’impression que Dieu nous fait dans la relation que nous entretenons avec Lui. Il faut de même constamment traduire dans d’autres termes les expressions bibliques qui parlent des sentiments divins.