Que penser de la critique kantienne des preuves de l'existence de Dieu ?

Kant résume toutes les preuves de l'existence de Dieu à deux grands types: les preuves a posteriori et la preuve a priori. Il y a deux preuves a posteriori: la preuve physico-théologique qui conclut de l'existence de Dieu à partir del'ordre existant dans le monde (il doit bien y avoir eu un horloger pour concevoir une horloge aussi bien huilée). La preuve cosmologique démontre l'existence d'un être nécessaire pour expliquer qu'il existe quelque chose plutôt que rien. Quant à la preuve ontologique, elle est une preuve a priori: elle veut démontrer l'existence de Dieu à partir de son concept. L'existence de Dieu serait nécessairement contenue dans le concept d'un être parfait, parce que s'il manquait à un tel être l'attribut de l'existence, il ne serait pas parfait.

Dans les grandes lignes, Kant montre que ces trois preuves ne peuvent pas se fonder sur une expérience. Par ailleurs, les deux premières buttent sur l'existence du mal qu'elles oublient de prendre en compte ou qu'elles ont de très grandes difficultés à intégrer. La dernière fait de l'existence un attribut alors qu'elle n'en est pas un (« Dieu existe » n'est pas une phrase du même type que « Dieu est bon »). Et de penser que Dieu est parfait ne signifie pas encore qu'il existe un être parfait.

Personnellement je pense que cette critique des preuves de l'existence de Dieu est définitive et que Kant a démontré qu'on ne pouvait par aucun moyen prouver cette existence. Mais il faut être attentif à deux choses quand on a dit cela. La première, c'est que si on ne peut prouver son existence, on ne peut pas non plus prouver sa non-existence. La seconde, c'est que Kant ne nie pas la possibilité que Dieu existe. Simplement il ne s'agit pas de prouver son existence, mais se rapporter à Lui dans une relation de confiance indépendamment de toute preuve. Ainsi je puis faire confiance à cette parole affirmant que Jésus est venu de la part de Dieu pour me dire que j'avais une importance absolue aux yeux d'un Absolu avec qui je puis en retour entrer en relation de personne à personne.