Tout quitter pour se rapprocher de Dieu?
Je suis perdu, comme un agneau égaré au milieu des loups,
Je crois en Dieu sans le moindre doute, là n'est pas le problème.
Comprenez; j'ai 2 choix, depuis ma tendre enfance, mon coeur se porte vers l'amour que Dieu porte sur nous, plus je grandis, plus mon coeur palpite quand les douces écritures de la bibles me bercent la nuit.
J'ai, une famille, une copine, des ami(e)s et plus le temps avance et plus l'envie me porte à tout quitté pour Dieu.
Je sais que ce n'est pas à vous de choisir pour moi, mais j'aimerai une éclaircie dans ce ciel gris qu'est le miens, pourtant, le bonheur est dans mon cœur.
Paradoxal, mais j'ai peur de franchir et d'aller au-delà, car j'ai tout, je ne manque de rien, ni de bien, ni d'amour, pourtant, mon corps, mon esprit veut se rapprocher encore plus de Dieu, peur de ne pas être assez proche.
Je vous remercie de votre compréhension, j'attends votre réponse au plus vite.
Que Dieu nous accorde sa miséricorde.
Bonjour,
En effet, ce n'est pas à nous de choisir pour vous! Votre question, toutefois, m'intrigue, car vous semblez mettre en concurrence l'amour que vous portez à Dieu et l'amour que vous pouvez porter à vos proches. Plus vous aimez Dieu, moins vous pourriez aimer vos proches? Cela me semble dangereux spirituellement, voici ce que dit à ce sujet un grand spirituel dont je vous conseille la lecture , Thomas Merton:
«Se détacher des choses, ce n’est pas élever des contradictions entre les “choses” et Dieu, comme si Dieu était une “chose” dont les créatures seraient les rivales. Nous ne nous détachons pas des choses pour nous attacher à Dieu; mais plutôt de nous-mêmes pour tout voir et nous servir de tout en Dieu et pour Lui. Bien des esprits ascétiques et sincèrement tournés vers le bien ne comprennent absolument pas cette perspective entièrement nouvelle. Il ne peut rien y avoir de mauvais dans ce que Dieu a créé, et rien de ce qu’Il a créé ne peut faire obstacle à notre union à Lui. C’est en nous qu’est l’obstacle, dans le besoin tenace que nous avons de maintenir à tout prix notre volonté individuelle et égoïste. Et c’est lorsque nous rapportons tout à ce moi extérieur et faux que nous nous séparons de la réalité de Dieu. Ce moi devient notre dieu et nous aimons tout pour l’amour de lui, nous servant pour ainsi dire de tout pour adorer cette idole, notre moi imaginaire. C’est alors que nous pervertissons les choses ou plutôt que nos rapports avec elles se corrompent. Nous ne les rendons pas mauvaises, mais nous nous en servons pour augmenter l’attachement que nous portons à notre moi illusoire»[1].
[1] Thomas Merton, Semences de contemplation, p. 24-25.