Le repos du septième jour
Eclairez-moi je vous prie car je suis en pleine confusion.
Comment comprendre le fait que Dieu, après avoir créé les cieux et la terre, voulut se reposer ? Disons d’abord que le verset que vous citez reprend la fin du récit de la création (Genèse 2,1-3). On lit dans ce texte qu’après avoir tout créé, Dieu arrêta de « faire ». Ce texte – qui décrit Dieu sous des traits bien humains – constitue non pas tant un récit sur Dieu que sur notre propre vie humaine…
Et, vous le savez, pour ne pas perdre l’élan qui nous pousse en avant, nous avons tous besoin de ponctuer le temps que nous vivons. Les juifs puis les chrétiens ont trouvé comme rythme le plus naturel celui de la semaine : six jours ouvrables, un jour férié. Cette alternance permet à l’homme de s’humaniser. En effet, pour les animaux, tous les jours sont identiques, aucun ne se distingue de celui qui l’a précédé. Pour nous, au contraire, c’est dans la dimension sabbatique et communautaire du jour de repos que se trouve l’équilibre d’une vie vraiment humaine.
Dieu, dans sa parfaite bonté, a voulu nous montrer ce rythme, pour nous apprendre que le travail n’est pas tout pour faire de nous des hommes aboutis. Vivre gratuitement la paix du jour d’arrêt (que les chrétiens ont porté au dimanche, le jour de la Résurrection) avant tout en se reposant est signe de la liberté de la personne. En effet, respecter le repos du dimanche nous évite de nous aligner sans broncher sur les valeurs du monde ou de nous replier dans l’individualisme. Ainsi le dimanche, jour du Seigneur, devient vraiment le « jour de l’homme » !