Comment dire pour aujourd'hui que Jésus est mort pour nos péchés ?

Avant de
parler d'aujourd'hui, parlons d'hier et de l'apôtre Paul. Lorsqu'il
écrit que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures,
il pense très probablement à Esaïe 53. La mort du serviteur
souffrant y est délibérément expiatoire et substitutive. « Ce
sont nos souffrances qu'il a portées » « Il était
transpercé à cause de nos transgressions » etc. Il est vrai
qu'aujourd'hui cette manière de s'exprimer passe mal ou ne pas même
plus du tout. Il ne s'agit du reste que d'un registre parmi d'autres
possibles pour exprimer le sens de la mort de Jésus « pour
nous ». En II Corinthiens 5, le même Paul pourra user du
vocabulaire de la réconciliation pour dire la même chose. On peut
donc très librement dire le sens de la mort de Jésus autrement
qu'en termes de mort à notre place afin de payer pour nous...
Mais
comment le dire de sorte que le sens de cette mort soit compréhensible
pour nous aujourd'hui ? J'aime à dire que Jésus est
historiquement mort parce qu'il avait voulu nous libérer de tout ce
qui nous sépare de Dieu (péché) et nous permettre de vivre d'une
vie nouvelle. Les humains ne l'ont pas supporté – et ne le
supportent toujours pas -. Ils ont donc décidé de supprimer celui
qui les empêchait de croire qu'ils pouvaient se libérer par
eux-mêmes ou celui qui venait mettre le doigt sur ce qui était la
cause réelle de leur malheur et qui les empêchait donc de continuer
à vivre dans l'insouciance ou la résignation. C'est donc à cause du péché des
humains et pour les libérer de ce péché que Jésus est mort. Or
tout cela colle parfaitement avec ce que nous savons –
historiquement parlant –du minsitère de Jésus et des raisons de sa mort. Et, si
on décrypte ainsi sa mort, on peut nous aussi dire que Jésus est
mort pour nos péchés...