Comment concilier spiritualité et vie sociale "normale"?
J'ai 25 ans, j'ai eu l'occasion de fréquenter plusieurs groupes de jeunes et de m'investir dans plusieurs activités d'églises mais je vie un décalage évident qui m'empêche de m'intégrer pleinement et me contraint à une forme de solitude permanente.
La question qui est sous-jacente, est que la Bible nous exhorte à fuir les passions, à renoncer à sa vie, en bref de se détacher des choses éphémères. Je ne suis pas un adepte du piétisme, et venant d'un milieu athée, je préfère de loin la formule d'Augustin qui disait "Aime et fait ce que tu veux".
Seulement en pratique, j'ai du mal à faire face aux conséquences de la vie spirituelle. Si je n'hésites pas à faire ce que je veux, mais je n'éprouve plus de plaisir, ni de joie à mener une vie de jeune normale, festif, rythmée par un agenda bien rempli d'activités. Je suis presque dans l'impossibilité de partager un centre d'intérêt commun avec d'autres jeunes. Les conversations que je peux avoir sont en conséquences limitées.
Tout ce qui me passionne, c'est une vie minimaliste, faite de silence, de partage, de lecture, de travail, d'exercice, d'engagement, une vie qui ne se base sur presque rien finalement. Et je ne peux pas entièrement concrétiser cet idéal car pour l'instant, cela s'oppose à mes besoins affectifs et de socialisation.
Je suis un peu perdu. Quelles pistes me donneriez-vous pour concilier vie spirituelle, centres d'intérêts et préoccupations "commonplace" ?

Bonjour,
Dans ce domaine, je ne crois pas qu'il y ait de "recettes" ...Je dirais qu'il faut surtout que vous sentiez bien vos désirs et aspirations et que vous les suiviez sans trop vous poser de problèmes, car vous semblez, d'après la manière dont vous posez la question, être qqn de très équilibré!
Je ne crois pas que la Bible nous demande de fuir nos passions et de renoncer à notre vie. Certes,la Parole du Christ nous désaliène, nous offre une liberté et nous permet de ne pas être emportés par nos passions: il y a un détachement, qui est avant tout la possibilité de pouvoir dire "Je" sans être asservi (notamment par les pressions sociales ou religieuses), mais ce n'est pas un renoncement à la vie, c'est un détachement pour pouvoir vivre plus pleinement!Si votre désir actuel vous pousse au retrait, au silence, à la prière... pourquoi ne pas le suivre?Ce n'est pas plus mal que de vivre le "conformisme" de la jeunesse qui cherche à s'éclater à tout prix... Pourquoi ne pas chercher aussi des groupes ou des rencontres avec des jeunes qui vivent cet idéal? (Par exemple à Taizé, ou ailleurs...)... L'essentiel est de ne pas vous enfermer là-dedans, ca cela risquerait d'être une forme subtile d'esclavage... Si vous sentez que cela prend toute la place, continuez à chercher le contact avec des jeunes "normaux", allez à une party, buvez une bonne bière... tout en restant vous-même... Vous pourriez découvrire que ces jeunes ne sont pas si éloignés de vos préoccupations et que vous pouvez aussi vivre des rencontres enrichissantes, qui répondent à vos besoins de sociabilité et d'affectivité!