Dieu peut-il reprendre un talent qu'il avait donné ?
Avant toutes choses, encore bravo pour votre site et pour votre service qui est des plus exceptionnel.
Je vous écris aujourd'hui car j'aurais aimé que vous m’illuminiez sur une partie de la Bible qui m'intrigue. Il s'agit de la 'La parabole des talents' que l'on peux retrouver dans les Évangiles selon Matthieu et Luc. En lisant le texte, je me pause plusieurs questions. Ces textes indiquent que les talent 'cachés sous terre' seront retirés et redistribués, or dans le texte 'Romains 11.29' il est inscrit que les talents sont irrévocables. Ma question est la suivante: est-ce qu'un talent / don de Dieu peut être retiré (si mal utilisé ou pour un autre motif) ? Je vous remercie d'avance pour votre réponse et vous souhaite une excellente journée.

D'abord
un grand merci pour ce rapprochement fort intéressant auquel je
n'avais personnellement jamais pensé, même si je connaissais bien
ces deux textes ! C'est la preuve qu'il y a toujours quelque
chose à découvrir dans les textes bibliques.
Concernant la
parabole de talents ou des mines (Matthieu 25.14ss. ; Luc
19.11ss.), je ne crois pas que l'accent soit sur le retrait de son
talent à celui qui ne l'a pas fait fructifier. Le coeur de la
parabole primitive se situe dans le rappel des responsabilités de
qui a reçu (peu ou beaucoup). Il s'agit d'une parole de crise. Face
à la situation critique de qui est proche d'un changement de monde,
il s'agit de prendre ses responsabilités en faisant urgemment ce que
l'on doit faire au service de Dieu.
Le verset de Paul vise quant à
lui l'élection d'Israël sur laquelle Dieu ne revient pas, quand
bien même Israël ne veut pas reconnaitre en Jésus le Messie et ne
veut pas vivre de son évangile. On ne peut pas dire que le peuple
élu n'a pas pris ses responsabilités. Parmi ses responsabilités,
il n'y avait pas à proprement parler la reconnaissance du
Messie.
Nos deux textes n'ont donc pas la même visée. L'un
appelle à la responsabilité, l'autre affirme la fidélité de Dieu
à ses promesses. Si on essaye de rapprocher nos deux textes, on ne
peut, par exemple, pas dire que le riche propriétaire ou homme de
haute naissance ait promis à ses esclaves une récompense au cas où
ils feraient bien leur travail. La parabole ne porte pas sur la
fidélité de Dieu à sa promesse comme le texte de Paul ne porte pas
sur la responsabilité du peuple élu à l'égard de celui qui l'a
gratuitement élu. On ne peut donc rien déduire du fait que dans un
cas quelque chose qui avait été donné (?) soit repris alors que
dans l'autre il ne peut pas l'être.