La foi: don de Dieu ou appartenance sociologique ?

Ne
confondons pas foi et foi. Il y a la foi dont on dit effectivement
qu'elle est et ne peut qu'être un don de Dieu. Il s'agit de la
confiance que l'on met en Dieu : dans sa promesse. Elle va être
au centre d'une manière très particulière de comprendre l'entier
de sa vie. On peut dès lors aussi appeler foi cette manière d'être.
Il s'agit toutefois d'une conviction toute personnelle, donc
intérieure. Cette foi-là ne se voit pas. Il n'existe pas
d'appareils pour la mesurer. Si mon voisin se prétend croyant, je
n'ai aucun moyen pour déterminer si cela est vrai ou s'il joue un
jeu. On ne peut dès lors pas dire que tel pourcentage de la
population comprend sa vie de cette manière. Lorsque les media
affirment aussi qu'il un milliard 200 million de chrétiens dans le
monde, ils mentent, car personne n'en sait rien.
Lorsqu'on dit
que l'ensemble de la population était chrétienne ou croyante à
telle époque de l'histoire on ne dit rien sur la foi des individus,
mais sur un certain nombre de signes extérieurs dont on décidait ou
décide encore qu'ils sont des marqueurs d'appartenance à une
certaine croyance. En période de chrétienté, cela allait de soi,
par exemple, que tout le monde était baptisé, communiait à Pâques,
recevait une instruction chrétienne... Cela ne signifiait absolument
pas que tout le monde croyait du fond du cœur en Dieu.
On confond
malheureusement ces deux manières de définir la foi. L'une est
intérieure, l'autre extérieure. L'une est dénombrable, l'autre ne
l'est pas. Ce n'est dès lors pas parce qu'il y a beaucoup moins de
monde qui fréquente aujourd'hui les églises qu'il y a
nécessairement moins de croyants qu'au moyen-âge ou au XVIIe
siècle... Il nous est absolument impossible de nous prononcer à ce
propos. Ce n'est toutefois pas une raison pour que les Églises et
les authentiques chrétiens renoncent à faire soigneusement leur
travail : à annoncer la parole de Dieu qui crée la foi (Rm
10.17)