Peut-on exécuter, faire exécuter ou laisser exécuter son prochain?

Chère beado, la contrariété que vous ressentez est certainement largement partagée,
surtout chez ceux et celles qui s'affirment chrétiens. Nous avons un idéal que
nous nous efforçons d'appliquer, et que nous aimerions bien voir appliquer partout.
Et voilà que la réalité de notre monde nous oblige à prendre conscience qu'il y a
ici-bas des fous, des méchants, des sadiques.
Je connais des chrétiens - et je les admire-, qui savent entrer en contact avec
ces gens-là, et arrivent à leur faire sentir une présence d'un Amour qui leur
est proche et qui les concerne. Mais je crois que c'est un don que tout le monde
n'a pas.
Je connais aussi des chrétiens qui ont peur, et je ne peux que les comprendre.
Pour ma part, je ne sais pas ce que je ferais si je suis attaqué un jour physiquement
par des malfrats. Quoi qu'il en soit, le conflit intérieur serait là, entre
le désir (ou la nécessité) de se défendre, et le désir d'aimer son prochain
et de ne pas lui vouloir de mal.
Ceci pour dire qu'il y a des situations-limite, où il n'y a pas de solution
dans l'idéal. Notre tension intérieure demeure, et existera sans doute toujours
devant les grands problèmes de nos sociétés (accueil des migrants, avortement,
"légitime" défense, situations de guerre, peine de mort, etc...).
Au sujet de la peine de mort, puisque c'est devant cette question que votre
contrariété s'exprime, il me semble que nous pouvons nous entendre sur le fait
qu'elle est parfaitement évitable AUJOURD'HUI, DANS NOS PAYS OCCIDENTAUX.
Toutefois, vu les situations et les circonstances si diverses de par le monde,
on ne s''étonnera pas d'un manque de consensus chrétien mondial à ce sujet.
On ne saurait donc dicter à toutes les instances judiciaires du monde une attitude
de principe qu'il faudrait adopter comme un dogme, toujours, partout et en toutes
circonstances.