Que faire quand des textes se contredisent sur des questions décisives ?
Est-on sauvé par la Grâce seule ou aussi par les oeuvres finalement? Je n'y comprends plus rien! D'un côté l'apôtre Paul affirme que c'est la grâce qui sauve (Romains 3.24)et dans Aapocalypse 20.13 "Chacun sera jugé selon ses oeuvres". Puis Jésus dit aussi que Celui qui persévère jusqu'à la fin sera sauvé. Mais Il dit aussi que personne nee peut nous ravir de sa main. Un dernier point, le passage de Matthieu 7 m'a tjrs fait frémir. Comment comprendre cette déclaration de Jésus comme quoi il faut prendre le chemin étroit, que beaucoup de prétendus chrétiens seraient rejetés au jour du jugement? Ça me met trop la pression pcq je me dis que si c'est comme ça alors le christianisme n'est qu'une moralité, un formalisme religieux qui repose sur me "Fais-ci, fais-ça sinon ça va mal tourner".
Merci de votre patience
Une
fois de plus il me faut redire sur ce site qu'il y a souvent
contradiction entre certains textes bibliques. Il est vrai que Paul
et l'Apocalypse se contredisent. L'un affirme la salut gratuitement
offert. L'autre affirme que l'on est sauvé par ce que l'on fait (par
ses oeuvres). Entre les deux il faut choisir.
Comment ? En
se référant à ce que les textes bibliques nous disent à propos de
Jésus, si tant est que pour un chrétien Dieu s'est donné à
connaitre et nous a donné à connaitre la vérité de notre vie en
Jésus de Nazareth. Si Jésus avait annoncé la justification par les
oeuvres, il n'aurait rien annoncé de nouveau par rapport à ce que
disaient l'Ancien Testament et de manière plus générale toutes les
sagesses humaines. Ce qui a frappé le juif Paul, c'est que Jésus
annonçait un message scandaleux et fou (I Corinthiens 1s.). Les
évangiles nous disent, par exemple, qu'il mangeaient avec les
hors-la-loi de son temps : ceux qui ne pouvaient en aucun cas de
glorifier de leur bonnes oeuvres. Et il leur annonçait qu'ils
avaient une infinie valeur aux yeux de Dieu. Dans ses paraboles aussi
il annonçait que, devant Dieu, celui qui avait beaucoup travaillé
ne recevait pas davantage que celui qui n'avait pas fait grand
chose...
C'est à partir de cette vérité centrale de la
justification par grâce qu'il faut juger de la valeur des textes
bibliques disait déjà Luther. Je ne pense pas personnellement que
Mt 7.13-14 et la comparaison des deux portes soit incompatible avec
la bonne nouvelle de la grâce seule. On peut comprendre que Jésus
veuille dire qu'il faut accepter ce message existentiellement
difficile par tout ce qu'il implique de changements dans notre vie
qu'est la justification gratuite. Il serait, en effet, beaucoup plus
facile – en apparence – de suivre les grandes avenues de la
sagesse qui depuis toujours et partout affirme que notre valeur
dépend de ce que nous faisons de bien, voire même de ce que nous
gagnons, de la manière dont nous bichonons notre corps etc.
Le christianisme n'est pas une morale à mettre en oeuvre, mais un message de profond changement. Il nous propose de changer complètement de manière de concevoir la vie.