Comment ceux qui pleurent seront-isl consolés ?
lebajec
Cette phrase se trouve dans les béatitudes de Jésus qui ouvrent le sermon sur la montagne en Matthieu 5. « Bienheureux » pourrait être traduit par « favorisés des dieux ». Or il est très étonnant que Jésus considère – et nous incite à considérer – comme favorisés des dieux ceux qui sont affligés. Humainement parlant on ne considère pas comme particulièrement favorisés ceux qui pleurent. Qui sont ces affligés ? Est-ce ceux qui sont affligés par une situation difficile, voire tragique ou ceux qui s'affligent face à ... ? L'emploi de ce même mot en Mt 9.15 donne à penser qu'il pourrait être intéressant d'y voir un sens actif. Mais de quoi s'afflige-t-on de sorte qu'on en soit déclaré heureux ? Si l'on suit toujours Mt 9, il s'agit de s'affliger de ce que Jésus et sa prédication sont si peu présents dans les préoccupations du « monde » qui nous entoure. Ceux-là seront consolés dans la mesure où, après des temps de rejet et de persécution, l'Eglise matthéenne est promise à un certain succès. Ainsi seront-ils consolés. Mais on ne peut pas exclure le premier sens (passif). Bénis des dieux ceux qui pleurent parce qu'une difficulté, un deuil, une souffrance les accablent, leur tombent dessus. On comprend alors le texte à partir d'Esaïe 61.2. L'envoyé du Seigneur a pour mission de venir consoler tous ceux qui sont affligés ou sont dans le deuil. En ce cas, Jésus promettrait une consolation dans son enseignement et dans ce qu'il a montré à ses disciples à propos de la victoire de Dieu sur toutes les forces du mal. Quand on est convaincu que c'est Dieu et non la négativité, Dieu et non le mal, Dieu et non la mort qui a le dernier mot dans nos vies comme dans celles des autres, on ne peut qu'être consolé même dans les plus grandes afflictions.A