Pardonner est-ce déculpabiliser l'autre?
J'ai consulté une réponse où vous déculpabiliser l'adultère. La majorité de vos réponse vont à l'encontre des enseignements de la bible, Est ce que vous voulez attirez le plus de gens possible vers votre religion, toute en transformant ces enseignements, et faire plaisir à ces gens qui se tournent vers vous pour être éclairer ?

Bonjour,
Merci de votre
observation critique. Mais je crois pouvoir vous répondre que non, il n’y a de
notre part aucune intention de complaisance, rassurez-vous ! Et je voudrais
ajouter à cela trois choses :
Tout d’abord, pour
s’inspirer de la Bible et en vivre, il ne suffit pas de citer un verset pris
isolément, et d’en faire une loi absolue. Au contraire, les textes de
l’Écriture doivent se lire dans leur contexte plus large. On comprend ainsi que ce que Dieu nous dit est toujours plus grand et plus ample que les quelques
mots que l’on a sous les yeux.
Ainsi, et c’est mon
deuxième point, l’Écriture elle-même nous dit que si Dieu prononce parfois des
jugement sévères contre certains des enfants d’Israël et leurs agissements,
elle corrige aussi cette sévérité en soulignant que la miséricorde de Dieu est
bien plus grande que sa volonté de justice ou de rétribution. Même lorsque la
justice imposerait la punition (à nos yeux humains), Dieu se montre plein de
miséricorde, et offre son pardon. Il affirme par exemple à l'égard d'Israël infidèle : « Mon cœur
est bouleversé en moi, en même temps ma pitié s’est émue. Je ne donnerai pas
cours à l’ardeur de ma colère, je ne reviendrai pas détruire mon peuple ;
car je suis Dieu et non pas homme ; au milieu de toi, je suis saint :
je ne viendrai pas avec rage » (Os
11,8-9). Bien que le peuple mérite la sanction de la colère divine, Dieu manifeste sa miséricorde en pardonnant.
Et cela m’amène à
un troisième élément : qui sommes-nous alors pour juger les autres, puisque nous
faisons si souvent l’expérience du fait que Dieu lui-même manifeste sa
miséricorde et sa bienveillance à notre égard ? Nous ne pouvons que
remettre les autres au cœur de Dieu, dans la prière, et tâcher pour notre part de lui rester
fidèles, en manifestant à notre tour sa bienveillance.