Pourquoi, si l'on pouvait être croyant avant Jésus, a-t-il fallu que celui-ci vienne?
Ce passage de l'épître aux Hébreux pose un problème intéressant à propos des croyants dont il est question dans l'Ancien Testament. S'ils étaient croyants que leur manquait-il ? Pourquoi a-t-il fallu que vienne Jésus ? On pourrait poser au demeurant la même question à propos de croyants d'autres religions. Leur foi leur a permis de déjà posséder ce qu'ils ne pouvaient encore qu'espérer (11,1) et dès lors de recevoir de Dieu un bon témoignage. Pourtant, s'ils ont fait confiance à la promesse, ils n'ont pas obtenu la réalisation de cette promesse. Qu'est-ce à dire ? Pour le comprendre, il convient de saisir de quelle promesse il s'agit. La promesse est celle de la vie en plénitude, d'une vie vécue dans la liberté, d'une vie qu'il vaut la peine de vivre, car elle a un sens, d'une vie cohérente et à ce titre vraie... Cela les croyants de l'Ancienne Alliance l'ont perçu comme une possibilité pas encore arrivée ou devenant peut-être de temps à autre réalité dans leur vie, mais jamais définitivement. L'avantage des chrétiens, c'est qu'il peuvent déjà vivre cette vie en plénitude, laisse entendre l'épître aux Hébreux. La révélation qui a eu lieu en Jésus, le Christ, s'est, en effet, produite « une fois pour toutes ». Elle est définitive. En ce sens les croyants n'ont plus besoin de « croire » au sens qu'avait ce terme dans l'Ancienne Alliance. Ils ont déjà obtenu la paix promise pour la fin des temps. Ils ont déjà vu le monde divin. La fin du monde a déjà eu lieu pour eux.