Dieu me punit-il si je ne donne pas la dîme?
Je vois deux problèmes dans la question que vous soumettez. Il y a le problème de la dîme et celui d'un dieu punissant.
La dîme d'abord. Elle consistait à donner dix pourcent de ses revenus pour le service du temple de Jérusalem. Aussi longtemps que l'on avait affaire à de petits cultivateurs, il n'y avait guère de problèmes. Tous donnaient plus ou moins la même chose. En tous les cas, ils donnaient un pourcentage semblable de ce qui les faisait directement vivre. Aujourd'hui, pour un milliardaire ou pour quelqu'un qui a juste de quoi vivre,le kilo de pain ou la cuisse de poulet ont le même prix, mais ce qui leur reste à la fin du mois est bien différent. Le milliardaire peut donner des milliers de fois plus de son revenu, car son « superflu » est immense que ce que peut donner le prolétaire qu'il emploie. La dîme est devenue une règle injuste parce que la société a changé. Nous n'appliquons du reste plus la loi de l'Ancien Testament à la lettre parce que Jésus est venu la réinterpréter, mais aussi parce que le monde a changé. On mange. par exemple, des crustacés et du porc parce qu'on peut aisément les conserver sous réfrigération, ce qui n'était pas le cas à l'époque. Donnons donc une part de notre revenu pour le service de Dieu, mais pas nécessairement le 10%. Peut-être moins, peut-être plus. Que nos Eglises seraient effectivement heureuses, si elles recevaient en moyenne le dixième de tous les revenus additionnés de leurs « membres » !
Le Dieu qui punit, maintenant. Quand un chrétien veut savoir qui est Dieu, il regarde à Jésus de Nazareth. Or Jésus ne nous annonce pas un Dieu qui punit, mais un Dieu qui fait grâce, qui pardonne, qui encourage, qui met en garde... Le Père de Jésus ne nous rétribue pas selon nos bonnes ou mauvaises oeuvres. Il nous libère pour que nous puissions faire de bonnes choses. Dis dans le vocabulaire de l'apôtre Paul : nous ne sommes pas des justes devant Dieu par ce que nous faisons de bien – par exemple donner la dîme -, mais sommes invités à faire confiance (foi) à Dieu lorsqu'il nous dit en Jésus que, gracieusement, il nous déclare justes qui que nous soyons pour que nous puissions faire de grandes choses à son service. Parmi ces grandes choses, il y a le don à son service d'une partie de ce qu'il met à notre disposition de sorte que sa parole libératrice puisse toucher de plus en plus d'êtres humains.