De quoi Dieu me sauve-t-il?
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On considère en général que le salut consiste à être sauvé de la mort. C'est que la mort nous angoisse terriblement. Pourtant, si le salut n'est que certitude de survie dans l'au-delà, cela ne me convient pas. Et cela ne concorde pas avec ce que le Nouveau Testament considère sous ce terme. Le salut est une réalité dès maintenant. Il est plénitude de vie sur laquelle même la mort n'a pas d'emprise. Cette vie plénière, parce que vie de Dieu en moi, ne commence pas avec mon trépas et ne s'arrête pas non plus avec lui. Mais de quoi suis-je « sauvé » dans cette vie en plénitude ?
Le christianisme répond aux trois questions cardinales que tout homme normalement constitué se pose. Ces questions sont celle de ma liberté, du sens de ma vie et de sa vérité. Dieu en Jésus me sauve donc de toutes mes aliénations. C'est ce que nous disent, par exemple, les récits de miracles. Dieu en Jésus me sauve également de tous les non-sens, de toutes les absurdités, de tous les culs-de-sac dont ma vie est si coutumière. Enfin, en Jésus, Dieu me sauve de toutes mes incohérences, de mes mensonges (à mon égard comme à l'égard d'autrui, de la société et de Dieu). Aliénations, non-sens et incohérences sont autant de manifestations de la mort dans le présent de ma vie. C'est donc bien là aussi de la mort que Dieu me sauve, mais d'une mort comprise de manière bien plus large que lorsque je l'identifie seulement à mon énigmatique trépas.