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Homosexualité: Les Eglises réformées sont-elles trop tolérantes?

24.11.2003 Thème : Sexualité, homosexualité Bookmark and Share
Réponse de : Daniel GuexDaniel Guex
Chère Olf, merci de votre question et de vos remarques au sujet de l'homosexualité;
je crois d'abord qu'il n'est pas exact de dire que les Eglises réformées acceptent
l'homosexualité. Je n'en connais pas une qui ait déclaré que c'était dans la
volonté de Dieu.
Pour moi, la question se pose autrement, et je préfère, pour en parler, raconter
brièvement l'histoire de Robert (nom fictif). A 17 ans, Robert vient me trouver
au bord des larmes et plein de culpabilité, en déclarant qu'il s'était découvert
des pulsions homosexuelles.
Que lui auriez-vous dit? Pour moi, ça a été une bonne leçon. A ce moment, j'étais
comme vous, pensant que ces personnes sont à éviter, et qu'elles n'ont pas leur
place dans l'Eglise. Mais Robert! Lui qui était si serviable et aimable, intelligent
et éveillé, et d'une foi admirable. Comment le rejeter? A ce moment, j'ai réalisé
qu'on ne pouvait décidemment pas poser le problème en termes de principes à
suivre et à respecter. On a trop agi ainsi, et si j'avais répondu à Robert par
des principes, je l'aurais enfoncé. Il serait devenu malheureux, sûrement révolté contre
Dieu; peut-être même se serait-il suicidé.
Une réflexion commune s'en est suivie, dans laquelle Robert a décidé de travailler
sur ses fantasmes, pour découvrir que son homosexualité pouvait être relativisée.
Ses pulsions continuent, mais sans qu'il y accorde une attention démesurée.
Il n'est jamais, comme on dit -entré dans le milieu-, et aujourd'hui, il reste discret
sur ses fantasmes, mais se considère comme un homme avec ses limites, faible
et pécheur comme chacun d'entre nous, ayant besoin comme chacun, du pardon et
de la grâce de Dieu. Il prétend que chaque personne est différente, que chacun
est porteur de désirs et de goûts différents. Ce qu'il n'aime pas?
Il n'apprécie guère que certains homosexuels se fassent une gloire d'être ce
qu'ils sont, se considèrant comme un groupe à part, une catégorie à part, comme
un troisième sexe.
Il n'apprécie pas non plus que nous portions sur les homosexuels des jugement
à l'emporte-pièce, car, dit-il "en faisant ainsi, vous les poussez encore plus
à se considérer comme un groupe à part."
Robert a donc su s'accepter lui-même, comme un membre de l'humanité pécheresse;
il nous montre par sa façon d'être, un chemin qui pourrait inspirer nos églises
dans leur attitude par rapport à l'homosexualité.



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