La Bible promet-elle l'enfer aux infidèles?
ceux qui sont par exemple appelés "Pharisiens", se proclament propriétaire du
jugement . Je veux dire par là que les bons croyants, bien documentés, sont
souvent tentés, dans la Bible et dans la vie, de décider à la place de Dieu de
qui doit être jugé et comment.
Or, Jésus va souvent contre ce jugement pris en charge par les bons croyants.
En voici quelques illustrations.
Il y a l'exemple de l'accueil de Jésus qui va contre le jugement imaginé par
les bons croyants:
- la femme adultère: Jean 8,11. Les maîtres de la loi s'imaginent pouvoir juger
Jésus et une femme adultère (peine de mort à l'époque) et Jésus va retourner
la situation complètement au point que plus personne ne sera condamné dans cette
situation.
- la samaritaine: Jean 4,1-42. Etre samaritain c'est déjà être jugé et condamné:
ils sont perdus. Etre femme, c'est être jugé et presque condamné: elle n'ont
pas le droit à la parole. Jésus va en juger autrement et entrer en dialogue
avec cette femme et en faire un exemple pour la foi des chrétiens à venir.
- Zachée: Luc 19,1-10. Zachée, collecteur d'impôts collabore avec l'ennemi,
l'envahisseur. Il est jugé et condamné. Jésus lui adresse la parole et le réintègre
au peuple des sauvés: "Oui, Zachée aussi est de la famille d'Abraham!".
- ...
Alors, laissons le jugement, l'enfer et le paradis à Dieu et occupons nous d'une
vie qui se soucie de notre monde, de notre société, de nous et des autres en
présence de Dieu. Il nous aime et nous accueille. Il change d'avis parfois.
Le prophète Jonas (un court et passionnant livre biblique porte son nom) s'était
confortablement installé pour regarder le jugement s'abattre sur Ninive, la
ville qu'il venait de condamner au nom de Dieu. Les habitants de Ninive ayant
changé de comportement, Dieu est revenu sur sa décision et n'a pas détruit la
ville. Quelle déception pour Jonas!
Vivre la présence de Dieu dans notre monde, c'est accueillir un Dieu de vie
et non pas un Dieu de mort qui exécute un jugement.
Certes, le jugement est présent dans la Bible, mais il nous invite davantage
à réviser notre vie au quotidien qu'à enfoncer ceux que nous estimons perdus
ou menacés. Dans l'Evangile, ceux-ci sont souvent entrés plus vite dans le Royaume
de Dieu que les "bons" croyants.