Pourquoi de la mésentente au sein de l'Eglise?

Je ne sais pas très bien si votre question a trait aux différences entre confessions
chrétiennes ou aux divergences d'opinion au sein d'une seule Eglise. Je la comprend
plutôt dans ce second sens et c'est à ce propos que je vais essayer de vous
dire deux ou trois choses.
Il est exact que l'image que mon Eglise donne d'elle-même n'est pas toujours
bonne: divergences, voire bagarres verbales y trouvent place. Cela est en rupture
avec notre idéal d'une fraternité et d'une bonne entente entre croyants. Il
est sûr que certaines choses ne devraient pas avoir lieu dans l'Eglise. L'Eglise est
tendue vers un idéald'amour entre fraternel. Mais elle est une assemblée d'hommes
et de femmes qui sont simplement des êtres humains, pas des "anges", ni des
êtres idéaux. Ils sont là, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs idées
et leurs désaccords; avec leurs amitiés et leurs inimitiés. Ils sont frères
et soeurs: on ne s'entend pas toujours bien avec ses frères et ses soeurs, on
ne les choisit pas. On est lié à eux et elles jusqu'au bout, même si on ne les
aurait pas forcément choisis comme amis ou amies. Cela ne justifie pas n'importe
quoi. Cela explique simplement pourquoi dans une Eglise, on peut avoir des divergences
d'opinion, des oppositions les uns avec les autres. Le défi est, comme entre frères
et soeurs, de vivre ensemble, ou plutô: de préserver ces liens malgré et avec
les différences qui nous séparent.
Le terme d'hypocrisie est trop fort: bien sûr, comme dans toute assemblée humaine,
il peut y avoir de l'hypocrisie dans l'Eglise, une hypocrisie qui fait mal.
Mais je crois que divergences, oppositions et discussions parfois agitées ne
signifient pas hypocrisie. Au contraire, l'hypocrisie serait de faire comme si tout
allait bien, de se faire des sourires alors qu'on a envie de crier son désaccord.
L'Eglise est une assemblée humaine qui vit tant bien que mal son idéale de fraternité
et de service aux hommes et aux femmes de notre époque.