Pourquoi les textes bibliques sont-ils si compliqués ?
C'est vrai aussi qu'il y a tout une histoire, tout un processus, derrière la
rédaction de ces textes, qu'il est important d'étudier pour éviter de leur faire
dire tout et n'importe quoi.
Cela dit, je pense que la lecture des textes bibliques n'est pas - et ne doit
surtout pas devenir ! - une chasse gardée de spécialistes. Il faut des spécialistes,
qui acceptent de consacrer du temps à étudier l'hébreu ou le grec pour traduire
les textes originaux, par exemple. Mais le but de leur travail est justement
de permettre à tous les autres de lire le texte dans une langue qu'ils comprennent
(sans y passer des années !), et de risquer eux-même leur propre interprétation.
Je ne crois pas qu'il existe une "bonne" interprétation, qui soit sûre, exacte
et définitive. Une interprétation n'est toujours qu'une lecture possible du
texte, une lecture qui doit cohabiter avec d'autres. C'est peut-être pour cela
que les choses paraissent si complexes. Une certaine lecture va effectivement tenter
de se rapprocher de l'intention de l'auteur, mais une autre cherchera plutôt
à faire honneur à l'expérience du lecteur, ou à son contexte de vie; et elle
sera tout aussi légitime.
Je ne pense donc pas qu'il soit forcément toujours nécessaire d'avoir l'avis
de plusieurs personnes - et si possible d'un universitaire. On peut très bien,
et cela peut être très enrichissant, lire la Bible seul(e), la méditer, en fonction
de son propre vécu quotidien par exemple. On peut aussi, et c'est tout aussi
enrichissant, lire la Bible en groupe, avec d'autres, pour confronter nos idées
et nos interprétations. L'avis des universitaires reste bien sûr aussi très
intéressant, il permet d'affiner sa lecture personnelle par des connaissances
diverses sur l'histoire, sur le contexte de rédaction des textes. Mais je crois
aussi que les universitaires ont besoin des questions et des idées des autres
: leur travail n'a aucun sens s'il n'est pas nourri de la vie et des questionnements
du monde.
Ainsi, je suis convaincue que toutes ces lectures non seulement sont possibles,
mais doivent cohabiter ensemble. C'est cela qui fait toute la richesse de la
lecture. On ne découvrira pas la même chose dans le texte selon que l'on est
en train de méditer seul devant un coucher de soleil, de deviser autour d'un
café avec des amis, ou qu'on écoute la conférence d'un spécialiste, ou la prédication
du dimanche matin. Et ces découvertes si différentes, loin de s'annuler l'une
l'autre, se complètent et s'enrichissent mutuellement.
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