La femme peut-elle enseigner dans l'Eglise ?

Il Bonjour Polo
ne s’agit pas simplement en la matière d’asséner des versets contre d’autres
versets, mais de comprendre les positions prises dans les Églises primitives.
Le plus ancien témoignage que nous ayons à propos des rapports hommes-femmes
dans l’Église et des ministères se trouve chez Paul. En pour ceux qui sont en
Christ. En I Cor 7,2-16, les relations entre Galates 3,28, l’absolue égalité
entre hommes et femmes est clairement affirmée conjoints sont caractérisées
par une liberté et une responsabilité symétriques. En I Cor 11,2-16, Paul nous montre
des femmes qui prophétisent donc probablement prêchent dans la communauté. Si
on leur demande de porter un voile, c’est une question de décence. Aujourd’hui
encore on attend de quelqu’un qui préside le culte d’être décemment habillé…
En Rm 16,1-2, on voit des femmes accueillir l’assemblée dans leurs maisons,
donc probablement présider la Sainte Cène. Les versets suivants les montrent
collaborer au travail missionnaire en tant qu’apôtres.
Les Églises fondées par Paul ne connaissent pas de discrimination entre
homme et femme et il y avait là quelque chose de radicalement nouveau par rapport
aux sociétés ambiantes tant juives que non-juives. Or, vous avez raison, on
trouve dans le Nouveau Testament des textes qui vont en sens absolument contraire.
Et d’abord au sein de I Cor que je viens de citer comme exemple de symétrie
entre les genres (cf. I Cor 14,33b-36). Comment l’expliquer ? Dans la mesure
où ces versets interrompent fâcheusement les instructions concernant les prophètes,
les spécialistes du NT affirment qu’il s’agit d’une interpolation introduite
là par une autre main que celle de l’apôtre Paul. Comme I Cor semble être une
collection de lettres de Paul fondues en une seule épître, on voit souvent dans
ce passage la main du collationneur tardif de ces écrits. L’autre texte est
I Timothée 2,8-15 qui exige aussi que les femmes se taisent. Il ne s’agit à
mon sens pas d’un texte de Paul, mais d’un auteur trito-paulinien, donc de la
deuxième génération après l’apôtre, à une époque où la conception des ministères
a beaucoup évolué par rapport au temps de Paul (séparation ministres / non-ministres
; ministres rémunérés) et où les conceptions judéo-chrétiennes l’ont emporté
sur la position révolutionnaire d’un Paul et de ses Églises.
Ici, il y a donc un choix à faire. Personnellement l’argumentation de
Paul qu’en Christ il n’y a pas d’imputation de nos qualités humaines trop humaines
(distinction homme-femme, esclave-libre, juif – non-juif…) (Gal 3,26ss.) me
convainc bien davantage que l’idée qu’Adam a été façonné le premier , Eve ensuite
(I Tim 2,13) !