Quelle différence entre protestants et orthodoxes (2) ?

Entièrement d'accord pour le dialogue entre frères aînés et cadets. Cela ne
peut être qu'enrichissant. Pour dialoguer il faut cependant savoir d'abord ce
qui nous empêche de parler d'une seule voix. Ce devait être le sens de la question
première et je veux bien aussi tenter d'y répondre.

A la fin de son catéchisme orthodoxe, l'archiprêtre Semenoff-Tian-Chansky dresse
la liste de ce qui sépare malencontreusement les protestants des orthodoxes:
1. l'abandon de la plupart des sacrements, à l'exception du baptême. Quant
à la Cène, les protestants n'y voient pour la plupart pas la communion au vrai sang
et au vrai corps du Christ. 2. Le refus protestant de vénérer la Mère de Dieu
(Marie) et les Saints. 3. Leur refus de la Tradition venant éclairer ce qui
se trouve dit dans la Bible. 4. L'acceptation du filioque qui est un point de divergence
très compliqué, mais qui a par exemple pour conséquence la volonté de contrôler
plus strictement chez les Occidentaux (Catholiques romains et protestants) ce
que l'on attribue au Saint-Esprit par ce qui nous a été révélé en Jésus-Christ.
L'archiprêtre Semenoff-Tian-Chansky ajoute que les protestants restent attachés
à des erreurs catholiques comme 5.la radicalité du péché originel, 6. la prédestination
au salut de quelques-uns seulement. Les protestants minimisent aussi à ses yeux
7.le rôle des efforts humains dans la réalisation de leur salut.

Et je me permettrai d'ajouter deux éléments qui ne se trouvent pas dans la liste
de l'archiprêtre Semenoff-Tian-Chansky : une retenue chez les protestants en
matière de spéculation métaphysique (sur la Trinité, les anges, les cieux...)
et l'importance centrale que possède pour eux la Bible pour avoir accès au Christ
et au salut alors que dans les orthodoxies cette place est plutôt réservée à
l'Eglise.

Par ailleurs l'archiprêtre Semenoff-Tian-Chansky insiste positivement 1. sur
la vie morale des protestants (grande rectitude et service du prochain), 2.
sur leur abnégation pour la défense de leur foi allant jusqu'au martyre et 3.
les efforts des protestants pour s'unir entre eux et tisser des liens avec les autres
chrétiens.