différences entre Catholiques et Réformées

J'ai demandé une réponse à une personne spécialisée des relations oecuméniques,
en voici la réponse, qui je l'espère vous satisfera!
Les Eglises protestantes sont nées de la réformation au 16e siècle. Tout au
début, ce mouvement voulait renouveler la vie de l'Eglise catholique sans créer
de nouvelles Eglises. Mais l'histoire fut différente. Pour parler de l'identité
protestante aujourd'hui, il est nécessaire de parler de ses sources, en ce temps-là.
Qu'est ce qu'a apporté la Réforme ? Sans doute elle a mis la Parole de Dieu
au centre de la vie de l'Eglise. Dans beaucoup de temples, l'architecture en
témoigne. Ce qui domine, c'est la chaire, pas l'autel. Mais cela ne veut pas
dire que la cène est secondaire. Au contraire, elle rappelle toujours le coeur
de l'Evangile : Dieu nous a aimé en premier en Jésus-Christ qui a donné sa vie
pour nous et ressusciter. C'est pourquoi on trouve souvent la table de communion
au pied de la chaire (comme dans l'Eglise S. François à Lausanne). Les Eglises
protestantes ont donc un  charisme de concentration Ÿ, c'est-à-dire qu'elles
se concentrent sur Jésus-Christ seul : par lui, le croyant a un accès direct à
Dieu. Les autres médiations comme les saints et Marie perdent de leur importance.
Le chrétien est libéré pour servir dans tous les aspects de sa vie et de la
société.
La réforme a aussi apporté un  charisme d'ouverture Ÿ au monde. Elle estime
que la vie sociale est à renouveler, et non seulement l'Eglise. Tous les baptisés
sont appelés à la  sainteté Ÿ. Ainsi le mariage n'est pas inférieur au célibat,
chaque profession est aussi à vivre comme une vocation. De plus, il n'y a pas d'état
supérieur à un autre, comme celui de prêtre ou de moine. D'ailleurs la réforme
a aboli les couvents. S'il y a des ministres consacrés, ceux-ci n'ont pas une
dignité supérieure, mais exercent une fonction au service du ministère de toute
l'Eglise, qui est tout entière appelée à vivre la Parole et à apporter la compassion
du Christ.
Enfin les protestants insistent sur l'importance de la communauté locale, en
particulier sur la Parole de Jésus :  Là où deux ou trois sont réunis en mon
nom, je suis au milieu d'eux Ÿ (Matthieu 18,20). L'Eglise est d'abord là où
il y a une communauté de croyants. Les protestants n'ont pas une grande conscience
de l'Eglise universelle, contrairement aux catholiques. Ils n'ont pas de structures
de communion aussi développées que dans l'Eglise catholique, avec son ordre
épiscopal et la personne de l'évêque de Rome, le pape, qui est  principe de l'unité
Ÿ, avec un pouvoir juridique important.
Depuis le Concile de Vatican II (1963), l'Eglise catholique a commencé une réforme
importante qui la rapproche beaucoup de l'Eglise protestante. Elle se comprend
d'abord comme le peuple de Dieu, nourri par la Parole de Dieu et par l'eucharistie.
Chaque baptisé a reçu des  charismes Ÿ et est appelé à construire lui aussi la
communion ecclésiale. Avec le mouvement oecuménique, on perçoit tout ce que
l'on a en commun et on essaie de dire ensemble la foi chrétienne. L'autre Eglise
est perçue comme un don, et non plus comme une menace. Ainsi les protestants,
qui ont multiplié les Eglises, peuvent aussi se laisser interpeller par les
catholiques sur la question de l'unité de l'Eglise. S'il subsiste des différences
importantes ? Comme par exemple sur la conception du ministère, ce qui pour le moment
rend impossible une pleine communion eucharistique, cela ne doit pas nous décourager,
mais nous conduire à nous tourner encore plus vers le Christ, en qui se trouve
la promesse de la résolution de toutes nos divisions.