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Peut-on être chrétien et être très porté sur le sexe?

29.07.2005 Thème : Sexualité, homosexualité Bookmark and Share
Réponse de : Michel CornuzMichel Cornuz
Bonjour Lili,

On peut être chrétien et aimer le sexe. C'est même une joie que Dieu nous accorde.

Seulement, être chrétien, c'est vivre une liberté qui est avant tout une libération
vis à vis de tout ce qui nous aliène. Entendez : tout ce qui nous domine et
décide à notre place.

Vous faites vous-mêmes mention de ce qui fait le partage entre le sexe pour
le sexe et l'amour pour l'autre. L'amour nous libère de l'impérialisme de nos
pulsions parce qu'il nous semblerait abject de réduire la personne qu'on aime
à un outil plus ou moins consentant, dédié à notre plaisir.



Le sexe a été assimilé au pire parce qu'on l'a longtemps associé au péché originel.
Vous avez raison, la violence, la responsabilité qu'on a dans les conflits,
qu'elle qu'en soit l'échelle est souvent plus grave qu'une sexualité anarchique
ou plutôt compulsive.

Mais l'usage de la pornographie a des conséquences tout aussi dévastatrices
par l'instrumentalisation qu'on fait de l'autre, par le fait de le réduire à
son sexe ou à sa jouissance. Pornographie et sexualité compulsive ou violence
de tous ordres... il s'agit de plusieurs facettes d'un même dérèglement : la
domination et l'instrumentalisation de l'autre.

Tout le contraire de ce que le Christ nous enseigne par sa vie comme par sa
Parole. Par lui, il est possible d'aimer mon prochain comme moi-même. Il me
donne les moyens, par sa présence, de me mettre au service de l'autre et non
pas de m'en servir. Et curieusement, en mettant mon plaisir à l'aimer et à aimer
mon prochain, je suis délivrée de mon désir de dominer, soumettre et de le mettre
à la merci de ma jouissance, qu'elle soit sexuelle ou qu'elle soit plus générale.
Et je suis aussi libérée de la tyrannie de mes propres pulsions.

Je vous renvoie à la lettre de Paul aux Galates au chapitre 5 sur la liberté.
Et là, je compte sur vous pour ne pas entendre le terme "chair" par les plaisirs
de la chair seulement mais par ce qui nous constitue tous : le penchant à tirer
la couverture à soi... le péché quoi!



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