Pourquoi recevoir avec Job même le malheur de Dieu ?

        La traduction de la Nouvelle Bible Segond propose : « Nous recevrions de Dieu le bonheur et nous ne recevrions pas aussi le malheur ! ». Ce tiers de verset se trouve au v. 10 du chapitre 2 du livre de Job. Il est une réponse de Job à sa femme qui l’invite à maudire ce Dieu qui a permis que leurs enfants et leurs richesses soient détruits, que Job soit vivement atteint dans sa santé et que du même coup son intégration sociale soit radicalement remise en question (il doit parce que contagieux s’isoler dans le lieu où l’on déversait cendres et détritus du village). Bref, il a tout perdu. Et sa réponse à cette perte de tout sauf de la vie ne l’incite nullement à maudire Dieu car il s’agit à ses yeux de TOUT recevoir de Lui, même les malheurs.

        Attitude admirable, mais intenable ? Le livre de Job la présente pourtant comme la vraie attitude croyante, puisque le contraire du péché (cf. la fin du verset). Si elle n’est effectivement pas à notre portée, on peut toujours demander à Dieu de la susciter en nous : nous donner la force de recevoir même les malheurs qui nous arrivent comme des dons de Dieu.

        Dans quel but Dieu peut-il ainsi nous faire ce cadeau, cette grâce ? Pour tester notre foi en Dieu répond le livre de Job (cf. 1.9-11 et 2.4-5). Et quand nous ne sommes décidément pas croyants comme quand Israël compte sur ses alliances politiques plutôt que sur Dieu pour assurer sa subsistance, le malheur est alors à recevoir comme une vive incitation de Dieu à nous faire revenir à Lui, à remettre notre confiance en Lui. Dans un cas comme dans l’autre, le malheur a donc à faire avec notre foi ou notre non foi en Dieu.