De quelle confession était Frère Roger?

>Votre question, ...ou plutôt votre affirmation pose plutôt le problème suivant:
quelle est la signification de nos clivages confessionnels?
- Du point de vue strictement formel (qui n'avait que peu d'importance aux yeux
de frère Roger), l'éditorial du site est parfaitement fondé à parler de frère
Roger comme protestant. En effet, frère Roger n'a jamais renié ses origines,
ni fait acte d'adhésion à ce qu'il est convenu d'appeler le "catholicisme". Il n'a
pas caché la lettre d'excuse écrite par un évêque qui avait affirmé un jour
que "plus rien ne séparait Roger Schütz de l'Eglise de Rome".
Mais à côté de ce point de vue strictement formel, il y en a un autre, qui comptait
infiniment plus pour Frère Roger: c'est celui de la prière et de la contemplation;
de ce point de vue-là, il pouvait se dire en communion avec tous ceux et celles
qui, humblement, et dans l'espérance, regardaient au Ressuscité.
L'Eglise, en tant que Peuple de Dieu, n'était pas absente de sa prière, et les
clivages confessionnels étaient pris au sérieux, mais dans le but d'être dépassés
un jour.
Dans son coeur, il est probable que ces clivages aient été dépassés; il aurait
été peiné qu'on l'enferme dans l'une ou l'autre des confessions chrétiennes.
On ne peut donc pas dire que son oecuménisme a été de quitter le protestantisme.
Cette attitude a été généralement acceptée. Son accueil de la communion des
mains d'un cardinal est un fait. La présidence de ses obsèques par un dignitaire
catholique qui le connaissait bien est un fait aussi (en présence néanmoins
de beaucoup de responsables d'églises protestantes). Toutefois, ces faits ne sont pas
à recevoir comme des signes d'une appartenance confessionnelle particulière,
mais comme des indices que Frère Roger a été accueilli comme un frère pour tous,
un homme de dialogue et d'écoute, dont la vie portera encore des fruits, au plus gand
profit de tous.