Le bouddhisme va-t-il à l'encontre du christianisme?
Un texte de sagesse orientale recommande au disciple bouddhiste : « Si tu rencontres le Bouddha, tue-le ! ». Dans le christianisme, par contre, il ne peut qu’être dit : « Si tu rencontres Jésus, tu as la vie éternelle ! » (voir Jn 6,68 ; 1Jn 1,2). Il y a bien un antagonisme dans la manière de comprendre l’essentiel de la recherche religieuse dans chacune de ces deux voies !
Mais il faut éviter, en tant que chrétiens, de situer notre Église au centre, puis dans un premier cercle les autres Églises chrétiennes, puis l’hébraïsme et enfin les autres religions… Cette vision est fausse parce que la référence pour interpréter l’humanité dans ses formes religieuses ne doit jamais être l’Église, mais l’absolu que l’on recherche – chacun à sa manière.
Par ailleurs, cette vision exclut les personnes qui ne croient pas en Dieu. Or même parmi ceux qui ne croient pas en Dieu on peut trouver des personnes capables d’une grande lutte contre l’idolâtrie, comme dans le bouddhisme en particulier. Le chrétien ne peut donc que se tenir plein de respect en face du bouddhisme, cette recherche de Dieu extrêmement raffinée et séculaire, cette sagesse anti-idolâtres pleines d’expérience.
Il nous appartient alors d’écouter cet enseignement, en rejetant toute présomption occidentale. Cela ne peut se faire qu’à travers une rencontre sur la longue durée, patiente et respectueuse entre notre foi en Christ et tout ce qui le précède parmi les peuples.
Le bouddhisme peut par exemple nous enseigner que l’offenseur et l’ennemi peuvent devenir nos plus grands maîtres, car lorsque nous sommes contrariés, offensés, critiqués, une plus grande conscience de nous-mêmes peut nous être donnée : un meilleur discernement de notre capacité de tolérance, de patience, de compréhension des autres, ainsi que de notre susceptibilité et du potentiel d’agressivité qui nous habite.
Cela peut sembler incompréhensible et insoutenable, mais tant dans la tradition chrétienne que dans la tradition bouddhiste le pardon naît de la compassion ; c’est un don gratuit qui ne prétend pas de réponse de la part de l’autre et nie donc toute nécessité de réciprocité.
Il ne faut dès lors pas minimiser ou négliger ce qui a été élaboré par d’autres voies religieuses comme le bouddhisme, dans lequel la compassion apparaît comme la plus grande vertu et le sommet de la vie intérieure. N’est-ce pas là exactement ce que Jésus exige de ses disciples en leur donnant le « commandement nouveau » (Jn 13,34), lorsqu’il les appelle à aimer même leurs ennemis (voir Mt 5, 44) ?
Commentaires
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Béré29.06.2016
Merci pour votre réponse. Ce qui m'intéresse le plus dans le bouddhisme ce sont les pratiques comme la "méditation pleine conscience". J'avais peur que ce genre de pratique entrent à l'encontre du christianisme. Après tout, Dieu dit lui même dans la bible de rester éloigné de l'occulte. Ne sachant pas vraiment si la méditation bouddhiste est une pratique occulte ( à un certain degré ou entièrement), la question se pose. Je suis également très intéressant par leur vision du développement personnel... Merci encore, que Dieu vous bénisse.
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