Dieu donne-t-il toujours le bon exemple sur l'amour du prochain ?

>Merci de votre question; j'essaierais peut-être de la poser autrement. Je me
demanderai plutôt ce que signifie l'amour des ennemis et le pardon, compte tenu
du comportement de Jésus-Christ dans le quotidien, et de la manière dont Dieu
le Père a agi dans l'histoire. Je dois tenir compte aussi du fait que les auteurs
bibliques ne pouvaient pas décrire l'"agir de Dieu" autrement qu'avec leurs
mots et leurs mentalités.
Reprenons un à un vos 3 exemples.
1-. La malédiction du figuier: les interprétations de ce passage sont diverses,
mais retenons ici que le figuier n'est pas une personne, et qu'avec lui, Jésus
n'a pas d'exemple à montrer.
2-. Ananias et Saphira (Actes 5) Tout semble montrer que cet épisode est devenu
sous la plume de Luc une histoire destinée à édifier la communauté: "Pour édifier
l'Eglise, il s'agit d'être honnête; ne pas recourir au mensonge et à la tricherie."
A la base, il est probable qu'il y a eu en effet deux morts, causés non pas comme
une "vengeance divine", mais comme une réaction d'une personne se sentant dévoilée.
3-. Sodome et Gomorrhe: Manifestement, la disparition de ces deux villes posait
déjà problème aux gens de l'époque; la conversation entre Dieu et Abraham en
Genèse 18 en est un signe. Il n'en reste pas moins que ce récit de destruction
est devenu emblématique: il montre que Dieu peut renouveler toutes choses en anéantissant
les forces du mal. D'autres récits de l'AT vont dans ce même sens: exemple:
le déluge: à part Noé, tout a été détruit. Le traversée de la Mer Rouge: Les
armées du Pharaon on été anéanties, etc... Paradoxalement, ces récits sont justement
là pour appuyer l'amour de Dieu, son pardon, sa volonté de refaire toutes choses
nouvelles. Leur message passe moins bien aujourd'hui, où nous mettons beaucoup
l'accent sur le sort de l'individu.
Pour revenir maintenant plus directement à votre question, je tire néanmoins
une leçon de ces réflexions: aimer son prochain et lui pardonner est loin de
signifier qu'on le laisse tout faire sans mesurer les conséquences éventuelles
de ses actes.