Jésus aurait-il pu ne pas mourir à la croix ?

Je ne sais pas où vous avez trouvé écrit tel quel dans une réponse : "Tous seront
sauvés". La question du salut ne peut pas se régler en quelques mots, et je
ne pense pas qu'aucun répondant ait pu dire les choses de manière aussi simpliste.

Pour ma part, voilà ce que j'ai à dire sur cette question : la question de savoir
qui est sauvé ou non ne me regarde pas, elle ne regarde que Dieu - donc, je
m'abstiens d'y répondre. Par contre, la question qui m'interpelle, c'est celle
de la mort de Jésus sur la croix. Le fait qu'un homme mort lors d'un suplice alors
qu'il était innocent ait été proclamé Fils de Dieu me fait réfléchir, et transforme
ma vie en profondeur. Car un Dieu qui veut s'approcher de nous au point de partager
notre vie, nos souffrances, et même notre mort, c'est, pour moi, un Dieu qui m'aime
profondément; et un Dieu qui m'aime profondément, c'est un Dieu qui n'est pas
innaccessible, indifférent à mes soucis, mais c'est un Dieu qui est concerné
par ce que nous vivons ici-bas. Si Jésus n'était pas mort sur la croix, cela aurait
signifié que mon sort n'intéresserait personne, mais vraiment personne, même
pas Dieu.

C'est dans cette perspective que j'entends un verset comme : "... il faut que
le Fils de l'homme soit élevé (= meurt sur la croix), afin que quiconque croit
en lui ait la vie éternelle" (Jean 3,14-15). La vie éternelle, le salut, c'est
un but, ce n'est pas un point de départ : Dieu VEUT que tous puissent y accéder,
il veut que chacun puisse vivre dans la certitude de son amour; et cet amour,
c'est à travers la mort de Jésus sur la croix qu'on peut l'entrevoir le mieux.
Mais c'est tordre le sens de l'Evangile, à mon avis, que de dire, comme une sorte de
loi mathématique, ou de jugement ultime, que ceux qui ne croient pas en Jésus-
Christ ne sont pas sauvés. Dieu seul sait qui est sauvé; ce que j'ai, moi, à
croire et à proclamer autour de moi, c'est que ce salut est offert à tous, que
Dieu offre son amour à tous les êtres humains. Ce que chaque humain va ensuite
faire de cette proclamation, cela ne me regarde pas, et je n'ai pas à le juger,
sous peine de me mettre moi-même à la place de Dieu.