Sainte violence ou sainte colère?

Bonjour Irénée

Je pense qu’on ne peut pas comparer la violence meurtrière de certains récits
de l’Ancien testament et la sainte colère de Jésus contre le sacro-saints commerce
et profit envahissant un Temple destiné avant tout à la prière. Cet épisode
est de l’ordre de la protestation. Jésus, juif fidèle est envoyé à son peuple pour
réformer une religion devenue l’otage d’une caste de prêtres plus préoccupés
de leurs privilèges que de service. Tout son ministère a d‘ailleurs été une
incessante protestation contre la perversion de la religion. En arrivant à Jérusalem,
où il va mourir, à sa protestation monte d’un cran et il lui donne la forme
d’un acte symbolique (courants chez les prophètes). La perversion du temple
est le symbole de la perversion de la religion d’Israël, qu’il est venu combattre.
Il n’exerce aucune violence physique. Les tables des changeurs renversées sont
le symbole de sa protestation contre la toute puissance de l’argent et du profit,
qui a déshumanisé une religion. A noter que la version la plus ancienne donc la
plus crédible de cet évènement, celle de Marc (reprise par Matthieu et Luc)
ne parle pas de Jésus chassant les marchands à coups de fouet. Seul Jean en
parle, dont l’évangile est beaucoup plus tardif et le langage le plus symbo
lique.
Si donc je ne puis parler d’une  sainte violence Ÿ, je puis par contre parfaitement
parler de  sainte colère Ÿ, qui d’ailleurs a plusieurs reprises a pu transparaitre
dans mes réponses sur ce site, chaque fois que j’estimais qu’il fallait réagir
contre une perversion manifeste de notre religion.