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Ce site ne tend-il pas à rejeter l'Ancien/ le Premier Testament ?

19.02.2006 Thème : Bible: ce que disent les textes Bookmark and Share
Réponse de : Hélène KÜNGHélène KÜNG

- dans la bible tout n’est pas à prendre au pied de la lettre, il y a des histoires
pour  faire comprendre Ÿ quelque chose.
Cette formation assez sommaire m’a suffit pour pouvoir tirer parti de textes
qui prennent à rebrousse-poil comme le livre de Josué -Je ne voudrais pas avoir
l’air de faire mon propre éloge : c’est par la grâce de Dieu que je suis ce
que je suis !!!
Il était pour moi évident qui avait rédigé ces textes n’avaient pas d’autre
but que de montrer le danger de l’idolâtrie et qu’il fallait l’extirper. Blaise
Pascal ne disait-il pas que nous avons compris l’Ecriture quand nous identifions
les Egyptiens qui se noient dans la mer rouge et les ennemis d’Israël , à nos passions
mauvaises (je cite de mémoire, excusez les approximations, s.v.p.)
Je crois également que de recourir à l’interprétation juive de pareils texte,
faite par des rabbins sensés peut apporter une aide précieuse ! Je regrette
seulement d’en savoir si peu dans ce domaine !
J’espère n’avoir fâcher personne !
Faites moi connaître votre réaction!
Bonjour et merci de votre remarque ! J'apprécie ce que vous nous partagez, comment
vous lisez la Bible, seule, avec votre discernement (don de Dieu !), quelques
notes et d'éminents prédécesseurs comme Blaise Pascal ! Bravo ! Bien des personnes
se découragent de lire la Bible, rebutées soit par l'Ancien / Premier Testament (où
elles ont buté sur les passages de guerre, de jugement, de condamnation...),
soit par le Nouveau Testament (où elles ont buté sur les passage de malheurs
cosmiques, de jugement, de condamnation...). Re-bravo d'avoir continué, trouvé
un fil conducteur et enrichi votre lecture au contact d'autres familles de lecteurs,
en particulier les penseurs juifs (et juives).
Notre site est à l'image de... la variété du protestantisme, avec des tendances
un peu "anti-Ancien-Testament" et aussi des volontés de souligner son irremplaçable
valeur. Je ne pourrais jamais exclure ou condamner le Premier Testament au profit
du Nouveau. D'abord, on ne peut pas schématiser en disant que l'Ancien parle d'un
Dieu colérique alors que le Nouveau parle d'un Dieu d'amour. C'est Esaïe qui
présente Dieu comme une mère tendre et cageolante (!) et c'est dans Matthieu
que Dieu met les gens à la porte : "loin de moi, vous qui commettez l'injustice..."
(!). Le Nouveau Testament répond au Premier, se glisse dans ses traditions,
essaie de montrer comment elle continue (je préfère ces termes au mot "accomplir",
trop définitif ou exclusif !). Il le cite constamment, pas pour le contredire mais
bien pour s'en inspirer et rattacher Jésus aux traditions des prophètes, des
patriarches, de la Loi, des Psaumes... Je dis "aux traditions" parce que je
crois que c'est bien cela le défi du Premier Testament : témoignage incroyablement
divers, voire contradictoire (exprès !) de l'histoire de Dieu et de l'humanité
par celle d'un peuple. Exil, installation, guerre, paix, royauté, révolution,
amour, haine, désespoir, espoir, tout y passe. Comme vous le dites, il montre les
pièges de l'idolâtrie (quelle qu'elle soit) et la chance incroyable de la visite
du Dieu unique et du lien avec Lui : recevoir et rechercher un amour, une justice,
une paix toujours à remettre sur le métier. Cette diversité (exprès !) de traditions
nous permet de dépasser l'alternative : lecture littérale, ou symbolique ?
Elle invite à entrer à son tour dans cette histoire (c'est ce que fait le Nouveau
Testament en témoin de Jésus) et discerner comment l'invitation continue. Bonne
suite de lecture à vous !



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