Pourquoi Dieu permet toutes ces guerres ?

Cette question est lancée comme un cri qui fait mal, à vous qui la posez ainsi
qu'à un certain nombre de croyants (et j'en suis !) qui doivent vivre avec.
Parfois je me dis qu'il est peut-être confortable d'être incroyant : il n'y
a alors plus besoin de répondre à cette question difficile : "Ton Dieu, que
fait-il donc ?"
Mais voilà, je suis croyant, et je vis avec cette question qui traverse déjà
la tradition biblique (voir par exemple Psaume 42,2-4).
En fait, je me rends compte que j'ai de moins en moins envie d'expliquer ou
de justifier le silence de Dieu (ou sa tolérance ? sa complaisance ? son impuissance
? son infinie patience...?)face au mal, à la guerre, à la souffrance des humains
(quel que soit leur degré d'innocence ou de culpabilité).
Je constate que, face à ce poids aussi mystérieux et douloureux de tout ce qui
fait mal, certains abandonnent toute quête religieuse ou spirituelle. D'autres
essaient de trouver des mots, des paroles, des récits, des poèmes, des chants,
des musiques, des danses, des gestes qui les aident non seulement à tenir le
coup mais à avancer sur le chemin de la vie.
Avancer sur ce chemin, c'est refuser de capituler face à la mort et aux nombreux
visages scandaleux qu'elle peut prendre. Pour relever ce défi, j'ai besoin d'être
en communion avec des hommes et des femmes qui partagent avec moi leurs questions,
leurs espérances et leur recherche de justice.

Si je n'arrive pas à dire pourquoi Dieu permet toutes ces guerres (dont un certain
nombre sont hélas menées en son nom...), je peux essayer de dire dans quel projet
de vie l'Evangile nous invite à entrer : un projet où les mots justice, respect,
dignité, paix, amour peuvent devenir réalités de vie, pour nous, et pour Dieu,
parce que ces mots ont été réalités de vie pour Jésus.