3 questions à propos du paralytique guéri de Matthieu 9

Voici trois questions sur Matthieu 9.1-9.

Quelle est la connotation de la paralysie au temps de Jésus, qu'est-ce que cela
voulait dire pratiquement, théologiquement... comment étaient vu les paralytiques
des autres?

pourquoi Jésus s'adresse-t-il au paralytique en lui disant "enfant" ou "mon
fils"? est-ce un problème de traduction, de l'affection ou une affirmation de
supériorité?

pourquoi, au verset 8, les disciples rendent gloire à Dieu d'avoir donné une
si grande autorité AUX HOMMES? ces derniers n'ont rien fait! qu'est-ce que ça
veut dire?
Bonjour Moutarde

A ma connaissance la paralysie était reconnue comme un handicap parmi
beaucoup d’autres. Comme tout handicap ou maladie, elle était reliée au péché.
Mais le thème de ce récit de miracle n’est pas tant la paralysie de cet homme
que l’autorité de Jésus. Si l’on veut réfléchir sur Jésus libérant de la paralysie,
on a tout intérêt – plutôt que de faire de l’archéologie – de se demander de
quelles paralysies Jésus pourrait bien me libérer aujourd’hui, car là est sa
prétention !
Marc et Matthieu (à la différence de Luc qui corrige en disant  homme
Ÿ) mettent l’apostrophe  enfant Ÿ dans la bouche de Jésus. Il y a là très probablement
une signification théologique. L’enfant est, en effet, celui qui ne peut avoir
de prétention, car il est à l’époque sans droit. Pour pouvoir recevoir le courage et surtout
le pardon, il s’agit d’être comme un enfant. Tout être qui se croit quelqu’un,
qui pense avoir une quelconque valeur ne peut vraiment  recevoir Ÿ.
Matthieu est le seul synoptique à justifier la réaction des foules.
Pour la comprendre, il faut saisir que les foules sont chez Matthieu opposées
aux disciples – c’est un peu différent dans les autres évangiles. Ici les foules
sont saisies de crainte, mais ne comprennent absolument pas qui est Jésus. Elles
en font un être humain parmi les autres. A noter au passage que ces foules s’opposent
aussi aux scribes qui eux sont habités de mauvaises pensées. Les foules sont
ouvertes, glorifient Dieu, mais ne comprennent pas (encore), comme le font les
disciples, c’est-à-dire l’Église, qui est Jésus.