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Vaut-il mieux constater ou croire ? Réponse à un athée hédoniste

23.02.2006 Thème : Théologie et Philosophie Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege

Nos sectes contemporaines ne sont pas plus stupides que les 3 grandes religions
en leurs temps...c'est juste une question d'age...
Ce fantasme de "croire en masse" est du à une faiblesse intellectuelle ou un
non savoir.
C'est de la même façon que prend source le racisme, la haine de l'autre....par
la peur de l'inconnu...le non savoir.
Si l'on a les moyens de philosopher un peu, on s'aperçoit dessuite que la religion
n'est là que pour les simplets besogneux, qui sont le moteur économique générant
des richesses.
Ces richesses sont engrangées par les petits malins prônant la religion pour
faciliter les états d'âmes métaphysiques de ces travailleurs exténués en leur
racontant des histoires sorties de la bible, tora ou coran…(Le communisme a
exactement fait la même chose !)
N’oublions pas que la religion catholique a géré les affaires de l’état depuis
Paul de Tarse jusqu’à 1789…
Ces balivernes bibliques sont sans cesses interprétées, réinterprétées afin
de sortir un discours à la mode adapté aux connaissances du moment.
Il serait en effet navrant et non crédible de refuser la rotondité de la terre
! ou de croire en une manifestation divine les météos orageuses…
La science n’a pas encore tout expliqué, et il reste donc des domaine de non
connaissance que les religieux pourront interpréter à leur manière…selon leurs
états d’âme…polarisant ces zones de non connaissance par le mystère d’un Dieu
UNIQUE…

Heureusement qu’il y a un moyen d’investigation plus respectueux de l’homme
que cette croyance que l’on pourrait résumer par : c’est comme ça, un point
c’est tout…à une ou deux fioritures théologiques près.

Ce moyen c’est la philosophie...
Le courrant hédoniste n’est pas mal, et je ne saurais trop conseiller de lire
ou d’écouter Michel Onfray à l’université populaire de Caen…ou sur Radio France
Culture…
Ceux qui croiront en quoi que ce soit si ce n’est à son bonheur et celui des
autres, après ses brillantes démonstrations seront limités ou de mauvaise foi…

Pourquoi vous complaisez-vous dans la soumission de ce qui ne peut pas exister
?
Voyez en vous un être individuel, pensant, aimant ses amis et éventuellement
sa famille, dans un monde régi par des lois naturelles, mathématiques, tout
simplement…
vous gagnerez le temps perdu en cérémonies inutiles et malsaines, pleines d’interdits,
attisant les incompréhensions.

Et pour les non pratiquants, croire est réducteur, constater est bien mieux…

Merci de m’avoir lu.


Cher libertaire,
Accordez-moi de vous répondre en restant à l’intérieur de ce que vous
affirmer dans votre texte. Je me permettrai simplement deux remarques.
La première pour rappeler au mathématicien que vous êtes que l’un des
vôtres, Kurt Gödel, a démontré rationnellement, mathématiquement, scientifiquement
qu’un système ne pouvait pas se fonder lui-même. Ce théorème de l’incomplétude
de tout système rationnel n’a, à ma connaissance, jamais été sérieusement réfuté
dans la communauté scientifique. Or, si Gödel a raison, votre rationalité, votre
 philosophie Ÿ reposent sur une foi : foi orgueilleuse en la raison et en sa
toute-puissance. Cette foi est-elle vraiment supérieure à celle, par exemple, de Descartes
qui affirme que sa raison lui est un don de Dieu (fin 4e partie du Discours
de la Méthode) ? Vous feriez donc bien de faire preuve d’un peu de scepticisme
philosophique, d’admettre que sur certains sujets votre raisonnement doit suspendre
son jugement faute d’idées  claires et distinctes Ÿ et de vous demander comment
vous fondez la vérité. Comment pouvez-vous, par exemple, considérer comme "évidente"
la non-existence de Dieu ? Au moins acceptez qu'il n'y a ni d'évidence de son existence,
ni de son inexistence... Car il n’y a pas seulement la question de la destinée
et des faits  objectifs Ÿ, il y aussi, intimement liées à la question de la
destinée, celle de la vérité et de son fondement ainsi que la question du sens de
notre vie. Cela m’amène à ma seconde remarque à propos de votre texte.
Soudainement vous pariez pour l’hédonisme afin de répondre à la question
du sens. C’est une réponse possible. Mais est-elle solide face à la réalité
du mal ? D’habitude c’est vous autres athées qui nous envoyez le mal dans les
gencives pour déstabiliser notre foi en un Dieu créateur. Permettez-moi de vous rendre
la pareille ! Comment être heureux quand le mal s’acharne sur moi, quand je
perds comme le Job de la Bible : toute ma fortune, ma descendance (donc aussi
à l’époque mon assurance vieillesse), l’affection de ma femme, la compréhension de mes
amis, la santé par l’effet d’une maladie contagieuse donc mon intégration sociale…
En tant qu’hédoniste, vous vous réclamez du vieux slogan  mangeons et buvons,
car demain nous mourrons Ÿ (Esaïe 22,13). Mais justement, nous mourrons. Alors
y a-t-il vraiment un sens discernable à notre vie ? La question est parfaitement
posée par un vieux livre biblique : celui de l’Ecclésiaste ou du Qohélet. Et
si nous mourrons pourquoi vous préoccuper du bonheur  des autres Ÿ, comme vous
l’écrivez ? Pourquoi ne pas être égoïste jusqu’au bout ? Qu’est-ce qui peut
fonder une éthique ? Tout n’est-il pas permis pour un hédoniste ? Je préfère
personnellement la réponse qu’offre le christianisme à la question du sens :
 Aimer Dieu et aimer son prochain comme soi-même Ÿ. Aimer me semble supérieur
à jouir en matière de sens…
Ni votre texte, ni votre philosophie ne répondent à deux des trois questions
essentielles que tout homme se pose : celle du sens, celle de la vérité et celle
de la destinée. Dès lors permettez-moi à mon tourde vous proposez une lecture.
Elle articule en réponse à l’athéisme les réponses que les chrétiens offrent
à ces trois questions : Pierre-André Stucki : Critique de l’athéisme, Genève,
Labor et Fides, 1980.



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