Participer ?

Participer ?

Rechercher dans 5076 réponses...

Suivez-nous !

Est-il possible de ne pas juger ?

08.02.2006 Thème : Éthique: choix, responsabilité, liberté et morale Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege

comment s'y retrouver? Plus je lis la Bible moins j'ai la foi tant tout est
contradictoire et incohérent

merci de m'éclairer
Ce que vous écrivez est un jugement porté sur la Bible. N’est-ce pas la preuve
que nous ne pouvons absolument pas vivre sans porter de jugement ? Nous jugeons
au supermarché que telle huile est meilleure que telle autre. Nous ne pouvons
pas faire autrement que juger tout au long de notre vie. Nous jugeons que tel métier
est meilleur que tel autre, que tel partenaire est meilleur que bien d’autres,
que telle religion est meilleure que toutes les autres…
Alors Jésus dit-il des bêtises lorsqu’il affirme :  Ne jugez pas et vous ne
serez pas jugés Ÿ (Mt 7,1 ; Luc 6,37) ?
Je ne le pense absolument pas. Il veut d’abord – comme souvent – nous ébranler
et nous mettant devant un défi impossible. A la fois cela met en évidence notre
impuissance humaine à nous offrir par nous-mêmes une vie authentique et cela
nous incite à trouver une issue à cette situation insupportable. Car, c’est vrai,
qu’un monde dans lequel n’existerait aucune sorte de jugement serait fort agréable !
Mais ici même nous commençons à pouvoir percevoir ce que Jésus veut nous faire
découvrir. Le problème n’est pas tellement que nous ne devons pas juger, que le fait
que nous n’acceptons pas d’être jugés ! Que notre vie serait effectivement agréable
si nous pouvions la traverser sans avoir peur du jugement d’autrui !
Or Jésus est venu nous annoncer que nous étions gracieusement considérés par
Dieu comme inconditionnellement justes. Dieu nous aime tous malgré nos faiblesses,
fautes et erreurs. Il veut notre bien avant que nous fassions quoi que ce soit
pour lui plaire. Sur le fond, il nous juge donc positivement. Certes, il condamne notre
péché (volonté d’indépendance à son égard) et ses fruits. Mais son pardon sans
conditions est libérateur. Cela nous permet de ne pas redouter le jugement des
autres. Alors nous le recevons soit comme un correctif bienvenu pour améliorer
ceci ou cela dans ma vie, soit comme quelque chose qui me passe comme de l’eau
sur les plumes d’un canard. Ma vie, en effet, ne dépend pas du jugement relatif
des autres, mais du jugement  dernier Ÿ de Dieu.



Aucun commentaire

  •