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Jésus et nous les égaux de Dieu ?

28.10.2005 Thème : Jésus Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege

Et c'est tout à fait possible en effet car, lorsque Jésus déclare que Dieu
est également notre Père, il exprime un fait universel signifiant pour lui que
nous sommes par nature fils de Dieu, donc égal à Dieu dans la culture sémitique
de son époque. A l'image et la ressemblance divine, vraiment un avec le Père comme
Jésus l'était (Jean 10:30). Deux êtres dont l'un est plus grand que l'autre
(Jean 14 :28), mais deux êtres qui ne font qu'un. Comme votre corps et votre
esprit qui malgré leurs différences ne font qu'un seul être : vous. A nous justement
de témoigner de notre unité avec Dieu ("je vous en conjure soyez réconciliés
avec Dieu") que Satan a détruite en faisant croire à Adam qu'on pouvait être
semblable à Dieu. Car si je suis déjà semblable à Dieu, fils de Dieu, je n'ai plus
à chercher à l'être ! Si je suis gros et fort, je n'ai plus à cher à l'être
n'est-ce pas ? Que pensez-vous de cette vision des choses ?
Cher manoufox,
Votre savoir à propos du Proche-Orient ancien est partiel et partial! Mais vous
posez une grande question à propos de la doctrine du Christ : comment le fils
de Dieu est-il devenu Dieu le Fils ? et une autre grande question à propos de
notre relation filiale à Dieu.
Il est vrai qu’en un sens, le fils est (presque) l’égal de son père dans une
mentalité où on se survit dans sa descendance mâle, par exemple. Lorsque le
père de la parabole envoie son fils, c’est un peu comme s’il venait lui-même
et en tuant son fils les vignerons tuent le père, car ils tuent son avenir.
Mais simultanément, dans la même mentalité, le fils est toute sa vie dépendant
du père et de la tradition des pères. On le lui fait sentir jusqu’à l’âge de
12 ans (quand il devient adulte) et où il n’a pas du tout droit au chapitre.
Il est, en latin, un in-fans : un être qui n’a pas droit à la parole. Le père
a jusqu’à la fin de ses jours autorité sur l’ensemble de la famille. Cette autorité
s’exerce du reste aussi par delà la mort du père !
Donc le fils dans le Proche-Orient ancien est à la fois l’égal du père et son
complet subordonné.
Je pense qu’il faut reprendre ce double trait contradictoire pour saisir les
relations entre Jésus et Dieu. Il en est à la fois le parfait représentant et
en même temps lui est complètement soumis, en est complètement dépendant ( à
ce propos : Mc 13,32 ; Jn 5,19 juste après Jn 5,18 que vous citez !...). Il en
est le  représentant Ÿ, c’est-à-dire celui qui représente complètement le patron,
mais qui simultanément est un salarié du patron et quelqu’un qui ne peut jamais
que renvoyer à une autorité autre. La tradition des pères et des conciles l’a dit
en termes de  natures Ÿ : Jésus a été véritablement Dieu : la parfaite image
de Dieu et simultanément il a été véritablement homme, la parfaite image de
l’homme…
La différence entre Jésus et nous, c’est que nous ne pouvons prétendre être
de la même manière que Lui les égaux de Dieu précisément parce qu’il est venu
nous renvoyer la parfaite image de ce que nous sommes et de ce que nous avons
à devenir. Dès lors nous sommes d’abord ses enfants, au sens de ses créatures
dépendantes et soumises. Mais je ne trouve nulle part dans la Bible l’affirmation
que nous soyons nous-mêmes Dieu. La volonté humaine trop humaine d’être dieu,
de prendre la place de Dieu est même ce qu’elle combat de bout en bout (Gn 3, 5
; Ap 20,14s.). Et quand Paul parle de réconciliation avec Dieu, il s’agit de
la réconciliation de deux ennemis qui après leur réconciliation restent des
personnes distinctes, qui ne fusionnent pas, ne se confondent pas… Nous ne sommes
pas Dieu et n’avons pas à le devenir. Nous avons à devenir ses créatures, ses
enfants, ses fils et ses filles...
Ce qui est par contre vrai, c’est qu’en tant que créatures voulues, chacune,
par Dieu chaque fois qu’on fait du mal à une créature, on fait du mal à Dieu,
chaque fois qu’on tue une de ses créatures, c’est un peu de Dieu car son représentant
qu’on extermine…



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