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Que penser de l'épître aux Hébreux qui interdit une seconde repentance ?

beyonder 07.05.2008 Thème : Bible: ce que disent les textes Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege

        Ce passage a déjà fait couler beaucoup d’encre dans l’histoire du christianisme. C’est en particulier Martin Luther qui, à cause de ces quelques versets a décidé d’éditer sa traduction allemande de la Bible en rejetant l’épître aux Hébreux à la fin du Nouveau Testament après les trois épîtres de Jean et cela en compagnie des épîtres de Jacques, de Jude et de l’Apocalypse. Pourquoi ? Parce que l’épître aux Hébreux, pour ne parler que d’elle, entre en contradiction avec d’autres passages essentiels du Nouveau Testament.

        Dans l’évangile de Jean, par exemple, il y a le reniement de Pierre qui avait « été éclairé », avait « goûté au don céleste » etc. Il « crucifie » à trois reprises Jésus (Jn 18.15-18, 25-27). Pourtant le Christ ressuscité redonne par trois fois la possibilité à Pierre de se repentir et de dire son attachement à Jésus. Par trois fois il lui donne rien moins que la charge qui était la sienne propre : être le berger du troupeau (cf. Jn 10.1ss. et Jn 21.15-19). Il y a donc de nombreuses possibilités de se repentir de ses trahisons successives.

        Autre argument contre la position de l’épître Hébreux qui contient par ailleurs d’excellentes choses : on ne peut pas distinguer dans une vie deux étapes absolument indépendantes, l’une marquée par le péché, l’autre par la foi. Ce serait ne plus se sentir dépendant de Dieu lorsqu’on est régénéré. Comme le disait le même Luther, le croyant est toujours simul justus, simul peccator (en même temps juste, en même temps pécheur). Nous ne sommes jamais que des pécheurs pardonnés. Nous avons besoin de recevoir chaque jour ce pardon, car nous restons des pécheurs et avons tendance à toujours redonner plus de place à nous-mêmes qu’à Dieu dans notre vie. C’est donc chaque jour que nous avons besoin d’être « amenés à un nouveau changement radical ».

        Il convient donc de ne pas accorder d’autorité à ce passage. Cela signifie aussi que l’on ne peut pas considérer que tout ce qui se trouve écrit dans la Bible doit être reçu avec la même autorité. Mais c’est là une autre histoire…



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