Que fait Dieu de sa toute-puissance ?

Vous vous posez cette question en lien avec la mort de Jésus et le temps qu'il lui aurait fallu pour ressusciter.

Il y a toujours un grand malentendu au sujet de cette prétendue "toute puissance" de Dieu. Et c'est justement ce que Jésus tente de nous faire comprendre par sa vie et par sa mort. Le Dieu biblique n'est pas un magicien qui use et abuse de son pouvoir ou de sa connaissance divine. Je dirai même qu'il a renoncé à ce pouvoir qu, finalement, est celui des tyrans.

 Il est le Dieu qui a tout misé sur une relation avec des êtres libres et pleinement humains. Sa "toute-puissance" se révèle dans sa fidélité et son amour sans failles qui nous accompagne dans nos destinées.

Jésus, tout fils de Dieu qu'il est, meurt d'une manière tragique. Il est juste, et il est traité comme un injuste. Lui-même s'est posé la question de savoir si Dieu ne pouvait pas lui éviter ce passage. L'apôtre Paul a aussi écrit que cette proclamation du Christ crucifié était un scandale pour les uns et une folie pour les autres (voir 1 Corinthiens1.22-25). Il ajoute ensuite: "... ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes."

C'est un renversement de nos logiques humaines et cela nous oblige à convertir notre regard sur Dieu et sur ce que nous imaginons de sa puissance. Cela a aussi des conséquences sur la manière de percevoir notre humanité, notre propre manière d'exercer le pouvoir ou de le désirer.

La mort est une réalité que nous ne pouvons pas esquiver. Comme toute limite, c'est aussi un repère qui nous oblige à nous poser la question de ce que nous faisons de notre vie. Il y a certes pour le croyant cette formidable espérance que tout n'est pas détruit par la mort. Ce n'est pourtant pas automatique et ces trois jours de Jésus dans la tombe nous rendent attentifs au fait que nous ne pouvons éviter le temps du deuil.