A quel prix faut-il honorer ses parents?

Bonjour,

 Pour vous aider dans votre démarche, j'aimerais vous répondre avec quelques lignes du psychanalyste de confession juive, Daniel Sibony, dans son livre Les trois monothéismes. Il me semble en effet qu'il donne une interprétation très libératrice de ce "commandement" qui peut paraître si culpabilisant, surtout quand on est confronté à des rapports pénibles avec nos parents et qu'on interprète cette parole comme un devoir d'aimer...

Sibony d'abord explique le sens du terme "honorer" qui signifie "donner du poids" en hébreu, donner du poids, c'est donc accorder de l'importance à leur propre histoire pour n'avoir pas à la répéter nous-mêmes:

"Cela semble un bien curieux appel: Ne sois pas névrosé ou Ne souffre pas à cause de ce que sont tes parents. Comment faire? Tant de souffrances de l'homme ont transié par ses parents...Justement cette Parole pose une barrière, fait une coupure. Elle est elle-même un recours contre des parents abusifs: Les respecter , c'est pouvoir les mettre à distance"

Il me semble que vous opérez vous-même cette mise à distance libératrice quand vous dites "Ils ont eu une vie difficile", vous "comprenez", respectez cette vie, mais vous ne souhaitez pas que cette vie difficile qui est la leur rejaillisse négativement sur vous, que vous serviez d'exutoire, comme vous dites.

La prise de distance est donc une bonne chose, elle n'est pas signe d'un manque de respect ou d'amour, bien au contraire, mais elle permet de vous situer de manière juste dans la relation, alors que la fusion prônée par vos parents pourraient aboutir sur des relations de haine...