Existe-t-il une irrémédiable frontière entre Dieu et l'homme?
ma question est la suivante : quelle est la frontière entre Dieu et l'homme chez les chrétiens ? Et y en a-t-il une ?
Si l'homme ne fait plus qu'un avec Dieu, devient-il Dieu ? Ou comment comprendre les passages que Jean donne : Jn 6,53-58 ; Jn 17,11 et 20-26 ou que Paul donne : 1 Co 6,15-17 ; 2 Co 4, 10-11, etc.
Si le Verbe s'est fait chair comme dit Jean, et que le Verbe est Dieu alors si l'homme ne fait plus qu'un avec Dieu, est-ce que sa chair peut devenir le Verbe ? Naïvement est-ce un peu ce qui se passe lorsque un chrétien annonce la bonne nouvelle autour de lui ?
Merci beaucoup pour vos éclaircissements.
Dans l'évangile de Jean, puisque vous le citez, Dieu ne fait pas un avec les hommes. Il fait un avec le Fils et le Fils peut faire un avec les croyants (cf.17,23). Comment le Christ « entre-t-il » dans les croyants ? Par le pain de vie, donc par sa parole. Dieu peut ainsi habiter en nous par sa parole. Cela signifie qu'il n'y habite pas naturellement. En christianisme, il n'y a pas d'étincelle divine en l'homme.Il y a une « frontière » qui reste éternellement marquée entre le créateur et sa créature, entre le sauveur et le sauvé, entre le juge et le jugé, entre celui qui ressuscite et celui est ressuscité... Pour Paul, en I Corinthiens 13, la fin des temps n'est pas marquée par une fusion avec Dieu, mais par un face à face avec Lui, réalité encore impossible en ces temps-ci. Mais, même en tant que face à face, il reste une distance entre l'homme et Dieu. Si je passe maintenant aux images pauliniennes auxquelles vous faites allusion, on a la même distance. Certes notre existence concrète est un membre du Christ : un membre qu'il peut utiliser. Plus encore s'il y a un seul corps entre le client et la prostituée, il y a aussi un seul corps entre le croyant et le Christ : une communion plénière. Mais on voit bien que, quand Paul parle d'union,'il s'agit d'une image pour parler de communion . Il n'y a pas fusion entre le Christ et le croyant tout comme le client et la prostituée restent bel et bien deux corps distincts. Et pour Paul, comme pour Jean, cette communion a lieu par l'intermédiaire de la parole. C'est bien aussi la parole qui crée, à ses yeux, la foi (Romains 10.14). On peut de plus remarquer que la communion, sous l'effet de la parole, produit une « conformation » du croyant au Christ : en se faisant lui aussi totalement dépendre de Dieu, il souffre comme le Christ a souffert. Comme chacun le sait « être conforme » ne signifie pas être identique et encore moins fusionner avec...
Je pense donc que la frontière est irrémédiable entre Dieu et nous. Cette distance ne signifie toutefois pas qu'il y ait coupure. Le lien, quand il exioste, est celui réalisé par la parole de Dieu.
Commentaires
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vincent13229.04.2015
Pourtant Paul dit: "Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi"; sans parler de fusion il y a une présence divine en l'homme par le Christ, comme de nombreux mystiques et saints l'ont proclamés. A moins que je me fourvoie, n'est-ce pas ce qu'un Maitre Eckhart ou Jean de La Croix disent?
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