Est-ce une vocation que d'être conjoint-e de pasteur-e?
Il est certain que cela a été le cas autrefois, jusque dans les années 60-70
du 20ème siècle. L'épouse du pasteur (c'était plus fréquent que: l'époux de
la pasteure!) acceptait d'emblée, en l'épousant, de travailler avec lui. On
pouvait presque dire que les paroisses avaient un pasteur payé et une femme de
pasteur corvéable!
Jusque récemment, on demandait encore à l'épouse du pasteur ce qu'elle était
prête à faire dans la paroisse et on comprenait assez mal qu'elle dise ne rien
vouloir faire. Je ne sais pas trop si les maris de pasteures se voyaient investis
des mêmes attentes. Peut-être pas car notre société admettait que les hommes ont une
activité rémunérée et contraignante qui ne leur laisse pas trop de temps, ni
de disponibilité. Mais je me trompe peut-être.
Depuis 25 ans environ, les paroisses et autres lieux d'exercice du ministère
admettent assez bien que le/ conjoint-e du/de la pasteur-e dise ne pas vouloir
s'engager, sauf occasionnellement. Il est sûr que l'augmentation du nombre de
femmes qui travaillent hors du cadre familial a favorisé l'acceptation, dans les paroisses
et autres lieux de ministère, d'un engagement à bien plaire du/de la conjoint-e
du/de la pasteur-e, voire d'un non engagement de celui/celle-ci. D'autant que
plusieurs pasteur-e-s ont un-e conjoint-e de confession catholique et que ce-tte
conjoint-e a le droit de conserver sa confession et de s'engager dans son Eglise.
Ce qui reste, c'est que le ministère est prenant. Il exige du temps, occupe
des soirées et des week-ends. Il exige aussi une grande disponibilité psychologique
(on est parfois dépositaire de situations ou de confidences très lourdes) et
une mise à jour intellectuelle constante. Cela implique que le/la conjoint-e soit
conscient-e que son époux/se ne sera pas toujours présent, pas toujours disponible,
pas toujours facile (c'est un sacré exercice que de rentrer et d'être attentif
à des histoires enfantines, aux actions de la Migros, etc., après avoir participé à une
séance complexe et/ou entendu une ou deux situations de vie lourdes!)
Mais je crois sincèrement que de nos jours, la "vocation" du/de la conjoint-e
du/de la pasteur-e est du même ordre que celle du/de la conjoint d'un-e cadre
d'entreprise ou de n'imoporte quel autre métier prenant.
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