Ne peut-on pas se convertir deux fois ?
Ce week-end j'ai lu un passage dans l'épître aux Hébreux qui m'a assez dérangé: Heb 10:26-31. Je dois admettre que j'étais trop fatiguée pour lire la lettre entière pour pouvoir mieux situer le tout dans son contexte, mais ces versets m'effraient quelque peu. Alors que certains affirment que le salut ne saurait ête "perdu", ce passage semble dire le contraire: que, si l'on quitte la foi chrétienne ou pèche délibérément, il n'y a plus aucun retour possible. C'est effrayant quand même! et devrait nous faire mesurer la taille de notre engagement dans la foi... Quant à moi, j'ai quitté déjà deux fois le christianisme pour m'orienter vers une autre religion, mais à chaque fois quelque chose m'a de nouveau attiré vers le christianisme. En ce moment, j'oscille entre christianisme et judaïsme - en cherchant une nouvelle manière pour moi de définir et surtout, de vivre la foi chrétienne, plus en phase avec ce que je ressens comme l'essence du christianisme. Je suis en train de lire Simone Weil, et peux, par moments bien m'identifier à elle et son refus d'entrer dans l'Eglise.
Alors, suis-je perdue? Ce petit passage semble vouloir le dire, qu'il n'y plus aucun retour possible pour moi. Et pourtant, croyant en un Dieu juste et infiniment miséricordieux à la fois, je refuse de me laisser abattre si facilement...
Qu'en pensez vous?
A cause de ce genre de passage de l'épître aux Hébreux, Luther - qui par ailleurs l'a commentée abondamment - avait décidé de la placer après la troisième épître de Jean en compagnie de l'épître de Jacques, de Jude et de l'Apocalypse lorsqu'il publia sa Bible en allemand. Il lui semblait que cette impossibilité de se repentir plus d'une fois n'était effectivement pas compatible avec l'image que Dieu nous donne de Lui en Jésus-Christ. Ce Dieu est-il encore un Dieu de grâce qui accepte tous les humains quels qu'ils soient, indépendamment de leurs qualités, mérites et justice ? De plus, ne sommes-nous pas toujours des pécheurs qui nous savons gratuitement pardonnés et rien de plus ? Or Hbr semble dire que le « sacrifice pour les péchés » efface complètement notre péché et que cette opération ne peut pas être répétée.
Dès lors je suis pleinement d'accord avec vous et avec Luther que ce genre de texte ne peut être accepté comme parole de Dieu. La seule chose qu'un tel texte peut nous rappeler - et vous l'avez bien remarqué - c'est qu'il s'agit de prendre la foi très au sérieux. Ce n'est pas un sentiment que l'on a, que l'on peut perdre et retrouver. C'est une manière de comprendre la vie qui est si précieuse qu'il s'agit de se battre pour à tout prix la conserver tout en sachant que nous ne pouvons rien faire pour la conserver, car elle ne nous est toujours que donnée !
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