Croire au pire en l'homme ou croire à la Foi ?
Merci de m’avoir répondu et bonne année. J’espère que je ne vous importune pas, mais je trouve la conversation passionnante. Permettez-moi de la continuer.
Il me semble qu'en Paul en Romains 3, 11-12 n’écrit pas cela pour accentuer le poids du péché dans la nature de l’homme, au contraire Paul cite ce psaume pour alléger le poids, pour expliquer que certains n’ont pas plus péché que d’autres ni la communauté, ni en dehors (les juifs, païens), mais que seule la Foi sauve et que tous (et pas plus certains que d’autres) doivent et peuvent passer par la Foi pour accéder à la vraie vie dans l’esprit. L’homme ne se sauve pas lui-même, c’est Dieu qui sauve par la Foi. Il cite ce psaume dans le sens du salut, alors qu’en l’isolant le verset de la sorte il se retrouve plein de jugement et de condamnation et s‘arrête à cela.
De faire les choses par intérêt et jamais gratuitement comme vous le dites, c’est-ce qui se produit effectivement chez l’homme quand on le croit capable de seulement cela. C’est plutôt là à mon avis, "que le mal ne cesse de se réinstaller et qu’il trouve sa nature profonde", quand on s’arrête au pied de la croix et qu’on oublie que nous sommes morts et ressuscités avec lui, morts au monde et ressuscités en l’esprit parce que le Christ l’a fait pour nous.
Quand on croit au pire dans l’homme, il le fera! Mais de la même manière on peut aussi croire à la Foi et elle se produit. Elle se produit parce qu’on y croit! C’est ta Foi qui t’a sauvé dit le Christ. Dieu sauve dans la Foi, croyez et vous serez sauvés. Moi je le crois aussi parce que je crois que le Christ est ressuscité et c’est là que se trouve la vraie liberté des enfants de Dieu me semble-t-il.
Comment peut-il donc se réaliser quelque chose de beau avec celui que je croise si je ne crois pas en lui le premier? Pourquoi donc Dieu nous aurait-il aimé le premier dans ce cas?
Dans Mathieu chapitre 25, le Christ dit: « J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli ;
j'étais nu, et vous m'avez vêtu ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi.
Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger ; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire ?
Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli ; ou nu, et t'avons-nous vêtu?
Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi ?
Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites. »
et moi je crois à la présence réelle du Christ jusque dans le plus petit d’entre nous, parce qu’il l’a dit.
Vous opposez de manière centrale dans votre raisonnement - si je vois bien - croire au pire en l'homme et croire à la Foi. Mais dans un cas comme dans l'autre s'agit-il vraiment de « croire » ?
En ce qui concerne le mal en l'homme, je ne pense qu'il s'agisse d'y croire, mais de le constater. C'est ce que fait Paul entre Romains 1.18 et 3.20. Il examine le cas des païens 1.18-2.16 puis celui des juifs, se basant sur des exemples concrets : les païens, pour en rester à eux seuls, déshonorent leur corps (1.24), entretiennent des relations homosexuelles (1.26s), ne respectent pas les exigences de la morale stoïcienne donc païenne (1.28-31)... Dans chaque cas ils ne respectent pas une altérité : celle de leur corps, d'autrui ou de leur loi parce que, dit Paul, ils ne respectent fondamentalement pas l'altérité de Dieu (1.18-23). Paul ne demande pas de croire au péché fondamental. Il affirme que, si Dieu est Dieu alors il est transcendant, c'est-à-dire radicalement autre que tout ce que nous connaissons. Il dit ensuite : si les hommes ne respectent pas l'altérité de leur corps, d'autrui et de leur loi, c'est lié à ce manque de respect de l'altérité de Dieu. Je pense que c'est un constat que l'on peut encore faire aujourd'hui.
En ce qui concerne la Foi, il ne s'agit pas d'y croire, mais de croire en Dieu. Nous ne pouvons pas croire à la Foi, car la foi n'est pas quelque chose en quoi l'on croit, mais est un acte de confiance en une personne. Il ne s'agit pas de croire ceci plus cela plus encore cela et puis croire aussi en la foi. Il s'agit de croire en Dieu. Or vous le dites-vous-mêmes, seul Dieu peut nous donner cette confiance mise en Lui. Nous en sommes « naturellement » incapables. Et si nous avons l'impression de croire de manière naturelle ou que ce soit notre mouvement à nous en direction de Dieu, nous devons bien vite - si nous croyons vraiment en Dieu - reconnaître que cette foi nous est un don subreptice de Dieu. Et quand Jésus dit « Ta foi t'a sauvé(e) », il ne dit pas d'où provient cette foi. Il ne dit pas que cette personne est sauvée parce qu'elle a cru en sa propre foi. Cela rendrait inutile ce qui est central dans le message de Jésus : la grâce (le don gratuit et premier) de Dieu.
Aucun commentaire
Actualités protestantes
-
26.12.2024 - Derniers contenus de Réformés.chDouze jours pour célébrer Noël après le 25 décembre
-
26.12.2024 - Derniers contenus de Réformés.chLe sapin de Noël, un symbole des fêtes à l’origine de nombreuses polémiques
-
25.12.2024 - Derniers contenus de Réformés.chNoël: la foi chrétienne comme terrain d’entente
-
23.12.2024 - Derniers contenus de Réformés.chThéoklïa, rebelle et martyre oubliée
-
23.12.2024 - Derniers contenus de Réformés.chChanter Noël entre le bœuf et l’âne gris