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Croire au pire en l'homme ou croire à la Foi ?

Antoine 17.01.2008 Thème : Foi: que croire et comment ? Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege

 

       Vous opposez de manière centrale dans votre raisonnement - si je vois bien - croire au pire en l'homme et croire à la Foi. Mais dans un cas comme dans l'autre s'agit-il vraiment de « croire » ?

En ce qui concerne le mal en l'homme, je ne pense qu'il s'agisse d'y croire, mais de le constater. C'est ce que fait Paul entre Romains 1.18 et 3.20. Il examine le cas des païens 1.18-2.16 puis celui des juifs, se basant sur des exemples concrets : les païens, pour en rester à eux seuls, déshonorent leur corps (1.24), entretiennent des relations homosexuelles (1.26s), ne respectent pas les exigences de la morale stoïcienne donc païenne (1.28-31)... Dans chaque cas ils ne respectent pas une altérité : celle de leur corps, d'autrui ou de leur loi parce que, dit Paul, ils ne respectent fondamentalement pas l'altérité de Dieu (1.18-23). Paul ne demande pas de croire au péché fondamental. Il affirme que, si Dieu est Dieu alors il est transcendant, c'est-à-dire radicalement autre que tout ce que nous connaissons. Il dit ensuite : si les hommes ne respectent pas l'altérité de leur corps, d'autrui et de leur loi, c'est lié à ce manque de respect de l'altérité de Dieu. Je pense que c'est un constat que l'on peut encore faire aujourd'hui.

En ce qui concerne la Foi, il ne s'agit pas d'y croire, mais de croire en Dieu. Nous ne pouvons pas croire à la Foi, car la foi n'est pas quelque chose en quoi l'on croit, mais est un acte de confiance en une personne. Il ne s'agit pas de croire ceci plus cela plus encore cela et puis croire aussi en la foi. Il s'agit de croire en Dieu. Or vous le dites-vous-mêmes, seul Dieu peut nous donner cette confiance mise en Lui. Nous en sommes « naturellement » incapables. Et si nous avons l'impression de croire de manière naturelle ou que ce soit notre mouvement à nous en direction de Dieu, nous devons bien vite - si nous croyons vraiment en Dieu - reconnaître que cette foi nous est un don subreptice de Dieu. Et quand Jésus dit « Ta foi t'a sauvé(e) », il ne dit pas d'où provient cette foi. Il ne dit pas que cette personne est sauvée parce qu'elle a cru en sa propre foi. Cela rendrait inutile ce qui est central dans le message de Jésus : la grâce (le don gratuit et premier) de Dieu.

    



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