L'enfer et le diable existent-ils ?
Nos possibilités de « savoir » sont limitées. Nous avons accès à une frange assez étroite de la réalité dont il s'agit certes de repousser le plus loin possible les marges, mais qui laissera toujours de nombreux « objets » dans l'ombre de l'inconnu et même de l'inconnaissable. Ainsi ne pouvons-nous jamais rien « savoir » sur Dieu, ni sur le Diable, l'enfer, le paradis, ce qui nous attend dans l'au-delà, le fait qu'il y a ait ou qu'il n'y ait pas d'au-delà...
La seule possibilité que nous ayons, c'est de mettre en ordre nos convictions de telle sorte qu'elles ne soient pas contradictoires. Dès lors, si j'ai la conviction que Dieu existe et qu'il est unique, je devrai en tirer la conclusion que le Diable ne peut pas être un anti-Dieu. Si tel était le cas, je serais dualiste et ne serais plus monothéiste. J'ai essayé de montrer que cela était parfaitement compatible avec l'enseignement biblique dans un livre-roman théologique que j'ai publié en 1996 sous le titre « Le procès du Diable ». J'y affirme avec Luther que ce que la Bible appelle le diable ou le Satan est en quelque sorte la face cachée de Dieu ! C'est Dieu nous soumettant à la tentation soit pour éprouver notre foi (Job), soit pour nous faire revenir à Lui (le peuple déporté à Babylone).
Quant à l'enfer, là non plus je ne « sais » rien à son sujet et je défie quiconque de savoir quoi que ce soit à son propos ! Ce que signifie l'enfer, dans nos représentations, c'est le « lieu » où devraient souffrir éternellement ceux qui, lors du jugement dernier, auraient été mal jugés par Dieu. Les passages bibliques au sujet du sort des trépassés sont à mon sens trop contradictoires pour qu'on puisse se faire une quelconque idée unique à ce propos. Il y a certes des passages où il est dit que le tri sera fait entre ceux destinés au châtiment éternel et les justes destinés à la vie éternelle (Mt 25.31ss. par exemple). Il en est d'autres où l'on parle de Dieu qui « fait à tous miséricorde » (Rm 11.32). Comment choisir ? Là encore il faut que notre choix soit en cohérence avec ce qui est au centre de ce que nous croyons par ailleurs. Certains diront : si c'est la justification par grâce, alors Dieu ne peut pas condamner à la damnation éternelle certains humains à qui il fait grâce qu'ils le veuillent ou non et donc l'enfer ne peut pas exister. Non !répondront d'autres : ceux qui n'ont pas accepté de valoir inconditionnellement aux yeux de Dieu ne peuvent accéder à la vie éternelle. Mais leur rétorqueront d'autres encore : cela ne signifie pas que l‘enfer existe. Dieu pourrait fort bien oublier ceux qui n'ont pas accepté de vivre de la grâce de Dieu... Bref ! on pourrait poursuivre longuement sans résultat probant. L'important n'est-il pas de vivre maintenant de la grâce de Dieu, ce qui nous donne la certitude que pour nous ce n'est pas la mort qui a le dernier mot sur nos vies ? Et pour les autres dont nous ne savons pas s'ils sont sauvés, notre tâche n'est-elle pas de leur faire comprendre que l'essentiel, c'est de vivre grâce à Dieu ?
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